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Atelier thématique 2 : La gestion foncière au Sénégal : Quel rôle pour les médias dans l’accès à l’information foncière.

Publié le 2 juin 2014

Innovation, Environnement et Développement en Afrique (IED Afrique), en collaboration avec les organisations membres d’Inter-Réseaux au Sénégal, met en œuvre le projet « Mise en réseau des acteurs du développement agricole et rural en Afrique de l’Ouest et du Centre (DAR-Inforoutes)  » pour renforcer les capacités des membres d’Inter-réseaux en Afrique de l’Ouest et du centre dans l’utilisation d’outils de gestion de l’information et de communication en réseau.

C’est dans ce cadre qu’une deuxième rencontre thématique sur : « la gestion foncière au Sénégal : quel rôle pour les médias dans l’accès à l’information foncière ? » est organisée ce jeudi 06 février 2014 au siège de l’IED.

La rencontre a réuni des journalistes et des professionnels des médias, mais également des organisations de la société civile, des organisations paysannes, des chercheurs et des universitaires.

Elle a débuté par les mots de bienvenue de M. Bara Gaye, Directeur IED Afrique. Il est revenu largement sur l’initiative de inforoutes sur la gestion de connaissance liée à l’agriculture et au développement rural, sur l’importance de définir un agenda pour des activités ponctuelles et sur le renforcement de capacité des personnes.

Suivra le mot de Souleymane Cissé IED pour expliquer le projet et camper éventuellement le débat. Il a fait un petit rappel de la rencontre précédente pour mettre à niveau ceux qui viennent de prendre le train en marche. Enfin pour lancer le débat il a insisté sur le fait de renforcer les institutions membre d’inter-réseaux en matière de communication.

Un tour de table des participants (20 environs) a rehaussé le débat de par la pertinence des interventions.

Cheikh Ndiaye IED : Il a lié le foncier à un problème de souveraineté nationale mais stratifié, on ne peut pas le traiter de façon éparse. Il faudra adopter une stratégie de démarche. Il faut impliquer les différents acteurs, construire un message avec les populations, descendre sur le terrain. Les accapareurs n’ont pas battu retraite, il faudra qu’on revoie notre combat et stratégie, ils observent une pose. Revoir les manières de faire parce que le phénomène de l’accaparement opère un repli stratégique à cause du lobbying mais n’est pas éradiqué. En plus il y’a le phénomène des accapareurs locaux et qui est devenu un fléau national. Au niveau rural il y’a des accaparements que les gens ne prennent pas en compte, l’accaparement entre paysans et cela fait des ravages et nulle part dans nos actions on ne fait état de ça.

Sidy BA CRAFS : Il propose un plan d’action au lieu d’une veille citoyenne. Le CRAFS est preneur d’une aide des institutions de recherche pour porter le plaidoyer (le cas de Sabodola, …). Il faut amener l’Etat à investir dans l’agriculture, le CNCR a demandé 10%du budget,aidez le à pousser l’Etat à le faire.

 

Bara Gaye IED : Le foncier est devenu un terme générique. Il y’a différents types de foncier et les approches différent, le foncier pastorale est différent de celui rural, urbain…

Il n’y’a pas une bonne politique du foncier par l’Etat, les problématiques sont différentes mais cette réalité est mal appréhendée par les autorités (foncier pastoral, urbain,…). Le pastoralisme représente une dimension très importante pour constituer un argumentaire. Un plaidoyer est déjà porté par la société civile mais l’idéalserait que ce combat soit porté par les populations, ils ont plus de légitimité que les OSC.

Zakaria SAMBAKHE ACTIONAID : Il a souligné les difficultés avec les journalistes pour le partage de l’information. Ils ne viennent que pour couvrir ; l’expérience de IPAR pendant les élections présidentielles. Il a proposé la mise en place d’un réseau de journalistes fidélisés par une mise à niveau, car ces temps-ci avec le rôle déterminant de ces derniers sur le foncier, a permis de réduire le phénomène d’ATGE.

Joseph E. DIOP IPAR : Il a parlé de l’expérience de IPAR par rapport au renforcement de capacité de journalistes sur la LOASP et les nouvelles orientations du secteur agricole sénégalais organisé dans la période de préparation de l’élection présidentielle de 2012.

Lors des échéances électorales de février 2012, l’IPAR, en partenariat avec l’USAID/PCE, a organisé un séminaire résidentiel de formation des journalistes sur le thème : « Enjeux de l’agriculture, LOASP et thèmes connexes : quelle est la contribution de l’agriculture au développement socioéconomique » qui a eu un écho favorable et a impacté positivement le déroulement des élections.

Action Aid : a insisté sur le droit à l’alimentation en lien avec les problèmes liés au foncier, sur l’accès des femmes aux instances de prises de décisions, sur les investissements dans les biocarburants, le partage d’infos avec les journalistes et les membres de la société civile. Droit à satisfaire ses besoins sociaux primaires, faire du plaidoyer, parler aux décideurs.

Ndeye Coumba DIOUF IPAR est revenue sur l’importance des missions d’investigation des journalistes sur le terrain. C’est une chose très importante car, cela permet aux journalistes non seulement de s’imprégner de la situation du foncier dans le pays, de favoriser les changements de comportements souhaités de par leurs reportages mais aussi et surtout d’avoir les bonnes informations pour éviter la remise en question des informations véhiculées par la presse surtout en ce qui concerne les acquisitions de terres à grande échelle. Elle a également abordé l’outil LGAF et son importance dans l’évaluation de la gouvernance foncière.

Hamidou BA IPAR : Il a abondé dans le même sens que son collègue Joseph sur le rôle important que IPAR a joué lors des élections présidentielles de février 2012. Ensuite il a parlé de son propre expérience par rapport à l’accaparement des terres. Se focalisant sur son voyage dans le delta avec l’Université de Lound Suède, il a fait savoir que si l’Etat ne prend pas garde, on risque d’avoir un delta Chinois ou Indien…

Il a souligné un problème majeur dont nos paysans font face, à savoir le problème de connexion, de réseaux et de marché. Ils n’ont pas de relations à l’échelle internationale pour écouler et vendre leur produit. S’ils se contentent du marché local, avec peu de productions le marché est inondé, l’exemple de la pastèque.

Il propose à ce qu’on trouve des solutions pour permettre à nos paysansd’accéder aux réseaux internationaux. Il est bien de mener le combat contre l’accaparement mais il est mieux de proposer des solutions de sortir de crise. Si l’on sait que d’après la FAO on compte 450 000 à 500 000 exploitations familiales au Sénégal. Pour terminer il a attiré l’attention des participants pour dire que tout le monde n’est pas contre les investisseurs étrangers surtout les jeunes du monde rural qui défendent que « avec les étrangers, non seulement ils ont un réseau, ils produisent en masse, ils ravitaillent le marché local, ils diversifient les variétés et ils utilisent la main d’œuvre locale ».

Ibrahima KA IPAR : Il a insisté sur la possibilité de faire réagir les autorités, sur lefait de renforcer la capacité des journalistes en signifiant qu’au niveau de IPAR cette composante se retrouve dans tous les projets. Sur l’implication des radios communautaires qui peuvent répercuter les informations, sur lerôle de veille et d’information des medias, sur la Prévention des conflits par l’information vraie et véridique. Dénoncer les mauvaises pratiques et mettre en avant celles qui sont jugées bonnes.Donner les bonnes pratiques et approches qui ont réussi et pourrait aider les autres acteurs.

Les journalistes nous ont beaucoup satisfaits par des cas concrets.

Expérience du CESTI : Mamdou Ndiaye formateur au CESTI et chef du département Communication :

Il a fait savoir que au CESTI un module est consacré au foncier, avec le projet média et bonne gouvernance. Il est enseigné depuis plusieurs années. Interrompu a cause d’un manque de personnes ressources, il est relancé de nouveau. Pour Permettre aux acteurs d’avoir la bonne information à la bonne source.

4 équipes de 15 étudiants et journalistes ont été mise en place :

  •  TV
  • Presse écrite
  • Web et blog
  • Radio

Il nous a administré un cours magistral sur l’information de qualité, dépasser le factuel pour aller vers beaucoup plus d’analyses. Impliquer les femmes et les hommes de medias.

Comment satisfaire les industrielles sans pour autant fragiliser les exploitations familiales.

Productions de vidéos, audio et sonores que le CESTI pourrait mettre à disposition.

Après il est revenu sur la difficile tache liée à la collecte d’infos sur le terrain concernant le foncier. Si on n’a pas d’information on ne peut pas communiquer la bonne information. Par exemple la loi sur le domaine national est ignorée par beaucoup. La question foncière ne peut pas être traitée au Sénégal en ignorant l’emploi des jeunes. Le fait d’en parler peut changer les comportements…

Un aspect que l’on ne parle pas assez et qui rencontre d’énormes difficultés : l’élevage. Le parent pauvre de la prise en charge de la question foncière nous parait être l’élevage qui rencontre énormément de problèmes.

Pour terminer il a parlé de l’expérience de Mbane et de Fanaye, pour lui la communication n’a pas été prise en compte, l’enjeu sur la collecte de l’info, le principe de transparence, les transactions, la position des médias et la question de l’emploi.

Birane FAYE du journal le Quotidien : Depuis 5 ans il travaille sur le foncier. Il a noté une complicité entre les autorités et les accapareurs. L’immobilier, les mines et l’agrobusiness contribuent à alimenter les problèmes liés au foncier. Dans ce secteur il y’a une absence de bonnes informations documentées. Il propose à ce que l’on prenne des journalistes qui ont du recul pour traiter de telles informations, car les correspondants régionaux sont trop liés aux différents acteurs et tombent souvent sous le…

Joe MARONE de la RFM : Il a accès son intervention principalement sur son expérience à Kédougou

 Expérience de Kédougouoù l’indice de pauvreté est plus de 70% alors que la moyenne nationale est d’environ 40%.
 Problème très crucial des terrains vendus souvent a plusieurs personnes
 Refus de paiement de la taxe municipale
 Manque de formation des élus locaux
 Réticence pour fournir les bonnes informations

Un travail bien fait d’investigation peut faire bouger les choses mais demande un supplément de ressources financières pour faire des reportages (location cameras ; paiement des heures de diffusion).

Mamadou Fall IED : synthèse

La qualité des interventions témoigne de la pertinence de la thématique.

Le rôle déterminant des journalistes dans ce secteur n’est plus à démontrer, mais ce rôle ne peut se faire s’ils n’ont pas une bonne information, le défi de mobilisation financière. Il faut que les journalistes qui s’intéressent à la question s’organisent dans le cadre d’un réseau, ils seront accompagnés par les bailleurs et les partenaires.

Ipar a produit beaucoup de recherches sur le foncier, il faut qu’il ait une relation avec ces institutions pour pouvoir les diffuser de façon plus accessible.

La veille elle est déjà en marche, l’évolution et la dynamique vont continuer.

En guise de conclusion on est tous convaincu qu’il faut faire de sorte que les médias soient dans le comité, le travail que fait le CESTI est important. Il faudra s’inscrire dans une relation durable et d’apprentissage mutuel.

Le CRAFS existe déjà il faut l’élargir à la presse pour que le CRAFS soit un mécanisme de veille en termes de recherches et de communication.

Agenda

  • 11 février rencontre sur AIAF au CNCR
  • 13 février réunion du CRAFS au CNCR

Discussion avec certains partenaires :

En marge de l’atelier les représentants de l’IPAR ont eu a rencontré quelques représentants des institutions partenaires pour d’éventuelles collaboration/partenanriat notamment avec l’IED pour une vugarisation des résultats de la recherche dans la Plate forme AGRIDAPE.