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Des journalistes effectuent une visite de terrain à Wassadou

Publié le 21 mai 2015

Une dizaine d’hommes médias, membres du réseau de journalistes sur la gouvernance foncière effectue une visite de terrain, jeudi et vendredi, à Wassadou (Tambacounda, est) qui est le théâtre d’un litige foncier opposant un promoteur et une partie des populations de cette localité.

Gilbert Khayyat, un franco-libanais, revendique quelque 3.123 hectares sur lesquels son grand-père détiendrait un titre foncier datant de 1932 et que les habitants de Wassadou exploitent pour leur survie. Depuis 2009, cette crise entre Khayat et les populations, a éclaté, et ne manque de resurgir à l’approche de chaque hivernage.

Cette visite à laquelle participent des organisations de la société civile, devrait permettre de collecter des informations sur le litige foncier qui a lieu dans cette localité, située dans une des cinq zones d’intervention d’Actionaid, qui forme ses populations sur les plans technique, législatif, ou en matière de plaidoyer, à travers des marches, tout en les appuyant en intrants pour la production de banane.

Une rencontre avec différents acteurs est prévue jeudi, avant la tenue vendredi, d’un forum, indiquent les organisateurs.

Des échauffourées ont eu lieu récemment et quatre personnes ont été arrêtées puis libérées. Elles étaient encore entendues ce matin par le juge d’instruction, a indiqué Khadim Diop, chargé de programme d’Actionaid dans la zone de Missirah, commune dont relève Wassadou.

’’Wassadou est un des milliers de cas que vous pouvez trouver dans la zone’’, a indiqué Mamadou Ciss, chef du bureau de l’ONG installée à Tambacounda depuis 2011.

’’Depuis Dakar, on a du mal à appréhender ce problème’’, a noté Amadou Salif Tall, président du réseau des journalistes sur la gouvernance foncière. Soulignant l’ ‘’enjeu national’’ que représente la question foncière, il a mis l’accent dans le même moment, sur la nécessité pour les hommes de médias de ‘’vivre sur le terrain’’ et de recouper l’information qu’ils sont appelés à relayer.

Le réseau vise à ’’informer et sensibiliser l’ensemble des acteurs sur les régimes fonciers’’, a expliqué M. Tall, relevant que les régions de Kédougou et Tambacounda sont intéressantes à cet égard, en raison de la présence de forêts, de mines, entres autres.

Dans le contexte actuel, il est important de se poser la question de savoir ’’comment un titre foncier de 1932 continue de pourrir la vie des populations’’, et comment la réforme foncière peut apporter une ’’solution durable’’ à ce genre de problème, a relevé Zacharia Sambakhé, responsable de plaidoyer à Actionaid.

Dans les années 1970, les populations de Wassadou, réparties en ce moment entre 14 villages ont été déplacées de l’intérieur du parc du Niokoloba pour être relogées sur ce site. C’était dans le cadre de l’agrandissement de la réserve naturelle.
2015-05-21 14:23:06 GMT

source : http://www.aps.sn/articles.php?id_article=142439