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Enseignement : Réflexion sur l’introduction de l’enseignement des sciences depuis l’élémentaire

Publié le 26 février 2015

Des inspecteurs d’académie et de l’éducation, des directeurs d’écoles, des enseignants, cadres de l’Inead, de la Confemen, entre autres, ont pris part, à Thiès, à une rencontre pour statuer sur l’introduction de l’enseignement des sciences et de la technologie depuis l’école élémentaire.
Une rencontre d’évaluation et d’échanges sur l’introduction de l’enseignement des sciences et de la technologie depuis l’école élémentaire s’est tenue à Thiès. Elle a enregistré la participation d’une vingtaine d’acteurs de l’éducation. Cette activité inspirée d’une expérience initiée en France par le Prix Nobel Georges Charpak et mise en œuvre par le Groupe des retraités éducateurs sans frontières (Gref) entre dans le cadre du projet pilote « La main à la pâte » ou « Lamap ». Les autorités sénégalaises tentent ainsi d’adapter cette méthode dans le système éducatif sénégalais à travers une convention de partenariat signée, en 2011, entre le Gref et le ministère de l’Education. Quelques écoles de Thiès, Dakar et Saint-Louis ont été choisies pour l’expérimentation. Aujourd’hui, le constat est clair : « les sciences ne font plus peur aux élèves ; au contraire elles les fascinent », témoigne un inspecteur de l’éducation de Thiès. Il s’est félicité de l’accompagnement du Gref engagé pour la promotion de l’enseignement des sciences et de la qualité éducative à l’école de base. La responsable du Gref, Rénée Midol, qui figure parmi les animateurs de la rencontre, a évoqué les objectifs du projet qui est de « relancer l’enseignement des sciences à l’école ». Elle a indiqué que « cela permet aux enfants d’apprendre, dès le plus jeune âge, à observer, raisonner et expérimenter en construisant un savoir sur des objets ou des phénomènes familiers sans pour autant que cela nécessite des locaux spécialisés, un matériel lourd et coûteux, mais que des objets de la vie courante et des matériaux simples suffisent ».
L’exemple des élèves de Saint-Louis a été magnifié. Car là-bas, les questions fusent, les enfants font des hypothèses, conçoivent et réalisent des expériences. Mieux, dans leurs cahiers de « chercheurs », ils notent leurs idées, leurs observations, leurs conclusions. La classe est organisée en groupe, le maître guide et oriente la réflexion, favorise les échanges et la séance se termine par une synthèse. D’autres cas d’écoles ont été aussi partagés pendant les travaux qui ont surtout porté sur les axes prioritaires consacrés au bilan des sites pilotes et aux échanges entre les trois sites. Les participants ont eu donc l’occasion de dégager des points de réussite et d’identifier les besoins de consolidation dans la perspective de développer et d’élargir le projet. A ce jour, une quarantaine d’écoles sont concernées par l’expérimentation qui a touché 400 enseignants, dont 40 maitres ressources identifiés pour près de 20.000 élèves.
Ces derniers éprouvent, de plus en plus, du plaisir à apprendre et s’impatientent à suivre les leçons de sciences ou de technologie. « Ce qui est une excellente chose pour le Sénégal où les filières scientifiques sont délaissées au profit des filières littéraires », souligne un directeur d’école à Thiès. Au moment où le projet Gref arrive à terme, il est important d’engager la capitalisation des acquis et d’envisager leur mise à l’échelle. Cette rencontre qui a pris fin le 19 février a débouché sur des recommandations pour une meilleure appropriation du projet.

 

Khadidiatou Diallo, inspectrice d’academie de Thiès : « Le projet Lamap trouve son originalité dans l’approche systémique adoptée »
Pour l’inspectrice d’académie de Thiès, Khadidiatou Diallo, « le projet La main à la pâte ou « Lamap », qui vise à former un écolier scientifiquement éduqué, apte à acquérir le goût de la science dans l’action et fondé sur la démarche d’investigation raisonnée, trouve son originalité dans l’approche systémique adoptée ». Selon elle, « c’est une approche qui combine des actions de pilotage, de formation, d’équipement et d’accompagnement et mobilise tous les niveaux du système (maitres, cadres locaux, responsables nationaux et partenaires extérieurs) ».
Récemment, a indiqué Mme Diallo, « le Président Macky Sall a souligné l’importance capitale des sciences dans le développement économique, social et culturel des pays africains et avait largement évoqué l’expérience de « Lamap » initiée dans notre pays. De cette vision du chef de l’Etat découle, à travers le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (Paquet), la mission assignée au système éducatif pour contribuer à la mise à disposition de ressources humaines de qualité, capables d’innover ». Ainsi, pour l’inspectrice d’académie de Thiès, « la promotion du développement de l’enseignement des sciences, de la technologie et des innovations compte parmi les priorités du programme ».

El H. M. SAGNE - 21 FEBRUARY 2015

Source : http://goo.gl/C9yhye