Think tank sur les politiques publiques dans le secteur agricole et rural en Afrique de l’Ouest

Accueil / Actualités / Nouvelles de l’Ipar / Foncier rural et accaparement des terres : IPAR forme les partenaires de la (...)

Foncier rural et accaparement des terres : IPAR forme les partenaires de la Coopération autrichienne

Publié le 2 juin 2014

En vue de renforcer les capacités de ses organisations partenaires et des organisations de base impliquées dans le programme de développement rural et de sécurité alimentaire au Sénégal (régions de Thiès, Kaolack, Fatick et Tambacounda), l’organisation autrichienne de la coopération pour le développement, HORIZONT3000 a sollicité IPAR. La formation s’est déroulée sur deux jours, les 5 et 6 Novembre 2013, à l’hôtel Océan, à Dakar.

Cette rencontre axée sur le thème « foncier rural et accaparement de terres » rentre dans le cadre de l’organisation de visites d’échange, d’ateliers et de sessions de formations sur la base de besoins exprimés par les organisations partenaires de HORIZONT3000 (Projet ACCORD II, Projet RIP, Projet ADERE II, Projet EPAD II, Projet LEKK FAJU, Projet PRADER, Projet PARAVD). L’organisation autrichienne de la coopération pour le développement réalise un programme de développement rural et de sécurité alimentaire au Sénégal dans les régions de Thiès, Kaolack, Fatick et Tambacounda.

La formation a été assurée par M. Ibrahima Mané, spécialiste de la formation associé à IPAR, en présence de l’équipe de la direction exécutive composée de : Dr Ibrahima Hathie, Dr Cheikh Oumar BA, Ndèye Coumba Diouf, Marie Gagné et de Joseph Diop.

Les objectifs poursuivis par la formation étaient de :

  • renforcer les capacités des ONG partenaires de HORIZONT3000 pour une meilleure compréhension du phénomène de « l’accaparement des terres »
  • Etudier l’état de la législation foncière actuelle face au phénomène ;
  • Renforcer les pistes de la résilience des populations autochtones face au phénomène ;
  • Renforcer et affuter les techniques de plaidoyer des OSC de veille et d’alerte.

Apres la cérémonie d’ouverture, le professeur Abdoulaye Dieye, juriste à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, chercheur associé aux programmes de l’IPAR sur le foncier, a introduit le thème relatif au cadre juridique et institutionnel du foncier au Sénégal. Il a axé son intervention sur le droit positif sénégalais, dans un contexte mondial d’acquisition foncière à grande échelle ou « accaparement des terres ». Les enjeux mondiaux et nationaux sur les terres arables, la définition des notions d’accaparement et d’acquisition, la connaissance du profilage des acteurs (acteurs, motivations, dynamiques etc.) et enfin sur un diagnostic participatif et inclusif des contraintes notamment sur les couches vulnérables, les femmes, les jeunes, les émigrés.

Après une série de questions réponses, deux groupes de travail ont été créés. Leurs travaux ont essentiellement porté sur :

  • L’état du système foncier
  • Les contraintes de la réforme
  • Des initiatives de réforme sans lendemain

Le deuxième temps fort de la journée est consacré aux présentations de Dr Cheikh Oumar BA et Ibrahima Hathie, respectivement Directeur exécutif et Directeur de recherches à l’IPAR.

Leurs présentations ont porté sur :

  • l’état des lieux des acquisitions de terres à grande échelle (la connaissance des enjeux mondiaux et nationaux sur les terres arables ; la définition du concept d’accaparement des terres ; accaparement/acquisition et des enjeux de la sécurité alimentaire dans un contexte de fort besoin d’investissement dans l’agriculture)
  • le partage des résultats des études de cas sur les modèles d’affaires (introduction aux types de modèles d’affaires existants, partage des résultats des études de cas sur les investissements agricoles italiens dans les biocarburants au Sénégal : cas de Jatropha Technology Farm à Tambacounda, Senhuile-Senethanol à Fanaye, ANOC à Ourour, SBE à Beud Dieng).

Une série de discussions sur ces deux dernières présentation a mis fin aux travaux de la première journée.

Le deuxième jour de l’atelier a démarré sur une synthèse de la première journée, suivie par l’introduction, par Ibrahima Mané, de la thématiquerelative au « renforcementdes pistes de plaidoyer et de lobbying ». Les points suivants ont été abordés par le présentateur :

  • la valorisation de l’agriculture familiale
  • l’approche par les droits des masses autochtone
  • le partage d’expériences éprouvées de sauvegarde de sauvegarde des droits des masses aux plans national et international
  • l’identification des actions forces susceptibles d’impacter sur les décideurs
  • la mise en place d’un plan d’action de lutte contre l’accaparement des terres

Sur ce, le présentateur a fait une note sur la différence qui existe entre lobbying et plaidoyer. En effet, pour lui, le plaidoyer est une stratégie d’influence ouverte et souvent médiatisée qui peut concerner tous les publics tandis que le lobbying est plus restreint et ciblé. Il consiste à représenter et défendre les droits ou intérêts des acteurs concernés par une cause à travers une information fiable, auprès des publics susceptibles de prendre des décisions affectant leurs intérêts ou droits.

La place de la sensibilisation et de la mobilisation sociale dans le plaidoyer a également été abordée.

Les groupes ont travaillé sur les questions relatives à comment développer une action de plaidoyer dans le cadre d’une lutte contre « l’accaparement des terres » dans leur zone d’intervention, en s’appuyant sur les points ci-après :

  • les intrants : toutes les conditions que le porteur de plaidoyer doit réunir pour atteindre ses objectifs
  • les extrants : les objectifs visés
  • les résultats : l’effet concret que l’on cherche à obtenir pour les bénéficiaires

Après la restitution des travaux de groupe, un débat général s’en est suivi, puis la clôture de l’atelier par le Directeur de l’IPAR et la responsable de la coopération autrichienne qui fût l’occasion pour les organisateurs de revenir sur les perspectives.

Site web : www.horizont3000.at