Think tank sur les politiques publiques dans le secteur agricole et rural en Afrique de l’Ouest

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Ibrahima HATHIE, Directeur de la recherche : « Une organisation, pour qu’elle soit durable, doit avoir une gouvernance transparente »

Publié le 4 juin 2014

 Le partage des idées et des connaissances, de l’avis du directeur de recherches à l’Institut Initiative prospective agricole et rurale (Ipar), Ibrahima Hathie, permet à chaque Think tank de se renforcer et de développer une recherche adaptée à son milieu. Monsieur Hathie s’exprimait ainsi en marge de l’atelier de formation organisé par JPAL Africa (Abdu Latif Jammeel Poverty Action Lab) à l’Université de Cape Town, en Afrique du Sud sur le thème : “Cours avancé pour les universitaires dans l’évaluation des programmes sociaux ”.

 

Votre institution fait partie de l’Initiative Think Tank (Itt). Pouvez-vous nous dire la différence qu’il y a entre un Think tank et les autres institutions ?

« Un Think tank (Tt) est un laboratoire d’idées. L’Ipar est un Tt qui se définit comme une structure travaillant pour l’aide à la prise de décisions. Nous, nous sommes investis dans le domaine de l’agriculture et du monde rural pour essayer d’aider les décideurs politiques à prendre des décisions. Dans ce cadre, nous travaillons avec différents groupes notamment les organisations de producteurs, le gouvernement, et la société civile. »

L’initiative a été lancée en 2008. Qu’est-ce qui a été fait depuis lors à votre niveau en tant que Think tank ?

« L’initiative cherchait à renforcer les capacités des Think tanks pour leur permettre de réaliser leurs objectifs. Pour ce qui concerne l’Ipar, l’Initiative a appuyé l’amélioration de notre gouvernance, le renforcement de nos capacités en donnant la possibilité d’avoir des chercheurs de qualité. Elle nous a aussi aidé à travailler davantage sur la mise en débat, l’influence politique, en ayant recours à des recherches, en utilisant les données pour influencer la décision politique. »

Vous avez bénéficié de renforcement de capacités. Est-ce que vous avez fait des résultats dans le domaine de la recherche ?

« Effectivement, l’Itt nous a permis d’améliorer beaucoup la gouvernance. Une organisation, pour qu’elle soit durable, doit avoir une gouvernance transparente et une vision à long terme. Sur ce plan, le Crdi nous a aidés à avoir un plan stratégique et un conseil d’administration performant. Nous avons pu recruter des chercheurs de qualité, ce qui nous a permis d’avoir des résultats intéressants que nous utilisons aujourd’hui pour échanger avec les journalistes et les décideurs. Cela nous permet d’être beaucoup plus influents dans la politique agricole et rurale de notre pays. »

Quels sont les secteurs dans lesquels vous avez réalisé des résultats ?

« Je donne juste l’exemple de l’agriculture. Avec la recherche que nous avons menée sur l’impact de la libéralisation sur l’agriculture et le monde rural, nos résultats ont été utilisés à plusieurs reprises. L’un des exemples, c’est aussi notre participation au débat, à la veille de la campagne électorale où nous avons pu fournir aux différents candidats des informations qui leur ont permis de faire des choix en termes de propositions aux populations. Nous avons pu faire cela grâce aux recherches que nous avons effectuées dans ce domaine. »

Qu’est-ce que vous avez tiré de ces échanges de Cape Town ?

« Cette rencontre est intéressante du point de vue de la participation, dans la mesure où l’on a pu réunir les 49 Think tanks qui sont appuyés par l’Itt au niveau mondial. L’objectif de cette conférence, c’était de réfléchir sur comment faciliter la réussite des Tt par l’échange. Nous avons été partie prenante depuis la préparation. J’étais moi-même membre du Comité de planification qui travaille depuis septembre 2011 à la préparation de cette rencontre. L’ambition était vraiment de favoriser des échanges et la collaboration entre les différents Tt et d’amener les Tt à dialoguer avec les bailleurs de fonds. Dans ce cadre, on peut dire que la conférence a été un véritable succès puisque pour la première fois, tous les Tt appuyés par le Crdi se sont retrouvés pendant trois jours, ont échangé sur les moyens de faire face à certains défis notamment celui du recrutement et le maintien des meilleurs chercheurs. Nous sommes dans un marché très compétitif où les autres organisations ont aussi besoin de ces chercheurs. Nous avons essayé de partager nos expériences pour voir comment on peut faire pour retenir nos chercheurs et avoir des Tt forts pouvant travailler de manière à lier les évidences de la recherche avec la nécessité d’influer sur les politiques. »

source : http://lesoleil.sn/index.php?option...