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Kaolack / Campagne de commercialisation agricole - Les vraies raisons de la colère de Macky contre les opérateurs

Publié le 20 avril 2015

Insatisfait de la manière dont la dernière campagne agricole a été menée, le président de la République a promis des lendemains sombres à toute personne impliquée des prés ou de loin dans l’ouverture du marché noir et autres circuits de commercialisation frauduleuse.

Beaucoup de citoyens ignorent cependant les vraies raisons de cette décision du chef de l’Etat, qui apparemment est imbu d’une volonté sans faille de payer chaque année et tant qu’il est au pouvoir, les efforts paysans. Cette volonté politique, il faut le dire, a d’abord débuté par une injection de 35 milliards de F Cfa sur le marché. Une opération concédée en moins d’un mois après son accession au pouvoir en mars 2012. Cette année aussi, le président Macky Sall qui voulait éviter les disparités enregistrées dans les précédentes campagnes de commercialisation a mis à la disposition des opérateurs privés une enveloppe de 11 milliards 500 millions pour trouver solution à la question des semences et mettre un terme à la circulation des bons impayés.

Dans le même sillage, son gouvernement a aussi mis à la disposition des opérateurs une enveloppe de 5 milliards de F Cfa pour garantir la circulation de semences certifiées dans la filière maïs. Tout cela pour développer une politique agricole qualitative en conformité avec le nouveau plan Sénégal Emergent (Pse) et assurer un prix rémunérateur aux paysans. Mais en vain, car partout sur le terrain, l’ouverture du marché noir par les opérateurs a fait rage. Le prix fixé au producteur, soit 200 Frs, a été revu à la baisse.

Dans certains villages, le kilogramme d’arachide s’est échangé à 175 Frs. Dans d’autres circonscriptions du pays, les opérateurs achetaient même à 165 Frs. La conséquence est que les producteurs qui ne trouvaient aucun point où l’on pouvait vendre à 200 Frs se sont alors retrouvés dans l’obligation de suivre involontairement les lois du marché.

Aussi, cette situation causait de nombreux retards dans le fonctionnement des entreprises huilières. Les camionneurs restaient des fois plusieurs jours avant d’être autorisés à décharger le produit qu’ils transportaient. Ce qui causait d’énormes pertes aux transporteurs et producteurs.

Abdoulaye Fall - 15 AVRIL 2015

Source : http://fr.allafrica.com/stories/201504160716.html