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Problème foncier en Afrique : cheikh Omar ba pour la régulation de l’accès a la terre aux multinationaux

Publié le 15 novembre 2014

Le directeur exécutif de l’Initiative Prospective Agricole et Rurale (IPAR) Dr Cheikh Omar Ba a laissé entendre mercredi dernier 12 novembre 2014 à Dakar que les africains doivent régulariser l’accès à la terre aux multinationaux s’ils veulent régler le problème du foncier. C’était lors d’un séminaire organisé par l’Institut Africain des Nations Unies pour le développement économique et la planification (IDEP) en collaboration avec son institut. La rencontre portait sur le thème « Quelle gouvernance foncière pour freiner les transferts massifs de droits fonciers à grande échelle en Afrique ? ».

Le directeur d’IPAR se prononçant hier à l’occasion de ce séminaire, considère que le problème du foncier est l’une des préoccupations majeures pour les populations du monde entier surtout celles africaines. Dans ce contexte, il pense que le continent qui détient certes des mains d’œuvre, de l’eau, et de ressources naturelles, doit tenter de régulariser ses atouts. « Le manque de régularisation des terres aux étrangers fait parti des principaux difficultés que l’Afrique ». 

De renchérir, « beaucoup d’acteurs étrangers se ruent vers l’Afrique parce qu’elle dispose de vastes terres et des politiques qui favorisent l’investissement ». Selon lui, « les africains doivent revoir la manière d’attribuer leurs terrains au risque de voir leurs ressources être accaparées par les multinationaux au détriment des nationaux. Parce que bien que ces derniers jouent un grand rôle avec leurs investissements dans l’économie du pays, le continent a toutefois besoin de se développer à partir de ses sols » fait-il comprendre avant d’indiquer que l’autre problème à mentionner est le manque d’inventaire pour connaitre le potentiel qui existe.

« Les statistiques au Sénégal qui existent datent de 1998. Et avec le changement climatique, la démographie qui ne cesse d’augmenter, on n’est plus en mesure de dire que l’on a toujours 3millions 800mille hectares de terre arables. Alors nous devons mieux connaitre les potentiels ». Pour lui, il faudrait connaitre les termes de transaction et savoir quand un investisseur arrive quels sont les modèles à privilégier, comment doit se faire les négociations avec les populations locales pour s’assurer que les terres ne seront pas perdues par leurs propriétaires. Mais aussi pour créer les conditions d’être dans un postulat de gagnant-gagnant ».

Il a conseillé aux politiques de faire des reformes foncières inclusives en y mêlant toutes les catégories d’acteurs. Parce que depuis 1964, la loi sur le domaine national avait supprimé le droit coutumier. Donc, il va falloir se prononcer sur la manière utilisée par les populations qui ont l’habitude de gérer les terres depuis leurs arrières grands-pères, pour sécuriser ces terres. Il propose aussi de voir comment faire pour que les générations futures continuent de maintenir les potentiels. Et suggère aux nationaux de ne plus vendre leurs terrains pour éviter la privatisation de celles-ci.

Source : http://www.sudonline.sn/cheikh-omar-ba-pour-la-regulation-de-l-acces-a-la-terre-aux-multinationaux_a_21652.html