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Sénégal : accaparement du foncier, et des espaces cultivables : menace contre l’autosuffisance alimentaire

Publié le 14 septembre 2014

En perspective du Forum foncier mondial prévu du 11 au 17 mai 2015 au Sénégal, l’Institut Panafricain pour la Citoyenneté, les Consommateurs et le Développement (CICODEV-Africa), en collaboration avec plusieurs partenaires techniques et financiers, a rencontré la presse hier, 12 septembre 2014 à la fondation Rosa Luxembourg, pour discuter de l’importance du foncier dans le développement d’un pays. Il s’agit de rappeler aux acteurs étatiques et civils l’importance des terres pour une autosuffisance alimentaire.

L’Institut Panafricain pour la Citoyenneté, les Consommateurs et le développement (CICODEV-Africa), en partenariat avec plusieurs partenaires techniques et financiers, a tenu hier, 12 septembre un point de presse, à la fondation Rosa Luxembourg. Cette rencontre a pour but de révéler l’importance des terres pour le développement durable d’un pays et, par la même occasion, informer de la tenue d’un Forum foncier mondial qui aura lieu du 11 au 17 mai 2015 à Dakar. Environ cinq cents (500) invités sont attendus lors de ce forum dont trois cents (300) venant de l’extérieur.

Selon le directeur exécutif de l’Institut Panafricain pour la Citoyenneté, les Consommateurs et le développement, Amadou C. Kanouté le phénomène de l’accaparement des terres est réelle au Sénégal ces dix dernières années. « Nous avons constaté l’ampleur de l’accaparement des terres, particulièrement de l’espace cultivable. 16,45% de ce dernier s’est vu affectés à 17 entreprises privées nationales, en plus des étrangers ».

A titre d’exemple depuis 2000 et de partout l’on fustige l’occupation anarchique des terres. Récemment le foncier a occasionné un soulèvement des populations de Ndiael dans la région de Saint-Louis qui ont manifesté contre l’implantation du projet Sen huile Sen éthanol. L’immobilier aussi n’est pas sans intérêts. A en croire la coalition internationale pour l’accès à la terre, par la voix de son représentant, Madiodio Niass, « le foncier est une variable très importante dans le développement durable et la paix ». Ce qui explique sa convoitise dans notre pays.

La terre, un legs en voie de disparition

D’ailleurs, le forum est un cadre qui permet l’échange et le dialogue entre les experts et les sommités afin de faciliter une réforme foncière au Sénégal. Il a une portée mondiale et permet donc d’« identifier non seulement les évolutions, mais de favoriser également l’émergence de nouvelles perspectives et domaines nécessitant une action commune ».
Amadou C. Kanouté révèle qu’une commission d’organisation internationale préparant l’événement, pour sa réussite, a été mis en place avec à sa tête le professeur Moustapha Sourang « qui a accepté de la présider ». CICODEV-Africa, en relation avec l’International Land Coalition (ou la Coalition internationale pour l’accès à la terre) dont il est membre, reconnait que le choix du Sénégal est stratégique et espère que ce forum sera une réussite comme dans les autres pays.

Le dernier rendez-vous c’était en Amérique Latine et le programme se veut progressif afin d’« arriver à un dialogue constitutif » et par là même promouvoir « une gouvernance foncière inclusive et juste pour un développement durable » passant par l’action. CICODEV, dans sa mission de protection du foncier pour les générations à venir, mobilise depuis début 2014 des parties prenantes qui forment le comité d’organisation. Entre autres associés nous avons l’IPAR (Initiative Prospective Agricole et Rurale), l’IED Afrique (Innovations Environnement Développement), Enda Pronat…

Source : http://www.sudonline.sn/menace-contre-lautosuffisance-alimentaire_a_20775.html