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Statistiques agricoles : 6 milliards pour un recensement national en 2016

Publié le 5 février 2016

Le Sénégal veut améliorer la production et la diffusion de statistiques fiables dans les domaines de l’agriculture et de l’élevage. A cet effet, le gouvernement prévoit un recensement national à partir de juillet 2016. Le projet sera conduit sur une durée de trois ans et il coûtera 6 milliards de FCFA.


Après le recensement général de la population et de l’habitat, de l’agriculture et de l’élevage (Rgphae) entre 2008-2013, le Sénégal veut amorcer un nouveau virage afin de mieux analyser les différents types d’exploitation agricoles. Avec l’assistance de la Fao, à travers son Programme de coopération technique, le Sénégal a décidé de préparer et de réaliser, en 2016, le recensement national de l’agriculture et de l’élevage. Dans cette perspective, la Direction de l’analyse, de la prévision et des statistiques agricoles (Dapsa) et Initiative prospective agricole rurale (Ipar) ont organisé un atelier conjoint de trois jours sur le « recensement national de l’agriculture et de l’élevage » et la « caractérisation des différents types d’exploitations agricoles au Sénégal ». Cette rencontre a regroupé l’ensemble des parties prenantes de ces deux projets en vue d’asseoir les bases d’une concertation durable entre utilisateurs et producteurs de statistiques du secteur agricole et rural, mais aussi de construire un consensus sur la façon d’élaborer un plan d’actions.

Selon le docteur Massata Niang, conseiller technique au ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural, le secteur agricole souffre d’un déficit notoire d’informations fiables susceptibles de promouvoir la prise de décisions ainsi que la programmation, le suivi et l’évaluation des actions qui en découlent. « Le Plan stratégique de développement des statistiques agricoles et rurales, fruit d’une évaluation approfondie du système national des statistiques agricoles au courant de l’année 2015 décline une vision optimiste d’améliorer la production et la diffusion statistique à l’horizon 2035. La réalisation du recensement national de l’agriculture et de l’élevage en est une action prépondérante. Des actions sont déjà prises pour son démarrage dès juillet 2016 », a-t-il déclaré. Ce projet, selon M. Niang, sera conduit sur trois ans pour un coût estimé à 6 milliards de FCfa. Il a ainsi assuré que le gouvernement prendra toutes les dispositions nécessaires pour le financement de ce projet.

En outre, a fait savoir M. Niang, le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural met en œuvre le Pracas qui s’inscrit dans les projets structurants du Pse. « Pour son programme prioritaire 2014-2017, les efforts seront concentrés sur les produits qui concourent au renforcement de la sécurité alimentaire et au rééquilibrage de la balance commerciale dégradées par les importations », a-t-il indiqué, en relevant les avancées enregistrées dans la production du riz, de l’oignon, de l’arachide et les fruits et légumes de contre-saison. « Ces performances de productions sont assujetties à une promotion de l’exploitation agricole familiale par une intensification, une meilleure mise en marché des produits et une meilleure gestion de la qualité », a-t-il affirmé. De l’avis du docteur Massata Niang, les transformations induites par le Pracas au sein des exploitations agricoles doivent être documentées pour contribuer à son évaluation et à la formulation du second plan d’actions. Il a invité les différentes parties à considérer, dans la collecte et l’analyse, des données ces préoccupations.

Le représentant de la Fao, chargé de programmes au Sénégal a félicité la Dapsa et l’Ipar qui ont eu l’idée de jumeler les deux ateliers relatifs à ces deux projets de coopération technique. Cheikh Guèye a renouvelé l’intérêt de la Fao dans la perspective d’améliorer la production et la diffusion de statistiques fiables et de renforcer les capacités d’analyse de la diversité et des transformations des exploitations agricoles. Il a salué la complémentarité de ces deux projets. « L’un, en amont, va pourvoir des données sur le secteur agricole par les producteurs de statistiques agricoles par le Rnae, l’autre, en aval, va traduire les données en information sur les transformations au sein des exploitations agricoles par l’initiative de l’observatoire des agricultures du monde pour mieux orienter les programmes de politiques de développement rural ». Il a souligné que l’observatoire des agricultures du monde rural a, en plus de la Fao, bénéficié du soutien du Fond international de développement agricole (Fida), mais aussi de la France et du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad). « Ce soutien et cette synergie d’actions ont permis de couvrir une diversité de pays répartis entre l’Europe (France), l’Amérique latine (Nicaragua), l’Asie (Viêt-Nam) et l’Afrique (Madagascar, Malawi, Tunisie et Sénégal) », a indiqué M. Guèye.
Selon le représentant de la Fao, « les travaux réalisés dans chacun de ses pays permettront d’établir une classification des exploitations agricoles sur une base comparative de la typologie de leurs exploitations agricoles au niveau national et international à partir des résultats statistiques agricoles ».

Samba Oumar FALL

RENOUVELLEMENT DU PARC DES GROS PORTEURS : La phase pilote prévoit 1600 véhicules d’ici à 2018

La Coopérative nationale d’entreprises de transport de marchandises du Sénégal a bénéficié d’un projet d’acquisition de 3000 gros porteurs grâce au soutien de l’Etat du Sénégal pour un montant de 250 milliards de FCfa. La phase pilote de ce projet, a annoncé, hier, face à la presse, Thierno Diouf, Secrétaire général de la coopérative, permettra l’acquisition de 1600 véhicules pour la période 2016-2018. Le coût de cette première phase est estimé à 120 milliards de FCfa. Pour la seconde phase allant de 2018 à 2020, 1400 véhicules sont prévus pour un montant de 107 milliards de FCfa.

Ce programme, a expliqué M. Diouf, sera aussi l’occasion d’installer une usine de montage de camion, la mise en place de huit points de service après vente qui seront renforcés par des unités mobiles équipées en matériel et outillage pour des opérations hors zone. « Dans ce projet, nous avons prévu un renforcement des capacités par la formation des acteurs transporteurs, conducteurs, ouvriers et des différents segments des métiers de l’automobile », a soutenu Thierno Diouf. Selon lui, il sera également question de mesures d’accompagnement comme le bureau de gestion de fret routier avec « établissement de la lettre de voiture ».

A terme, le projet de renouvellement du parc des gros porteurs sera également une opportunité de lutter contre la pollution de l’air, la nuisance sonore, les accidents de la route. « La fréquence des pannes peut occasionner des stationnements dangereux. Ce programme a une dimension sécuritaire qui nous permettra d’avoir des véhicules en bon état », a souligné le secrétaire général. Le président de la République Macky Sall présidera la cérémonie de remise des clés des premiers lots de camions gros porteurs ce samedi au Grand Théâtre national.

Ibrahima BA

Source : lesoleil.sn