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Salon international de l’agriculture 2015 : Le stand du Sénégal pris d’assaut

Publié le 25 février 2015

Le Sénégal, comme lors des précédentes éditions, est l’un des pays africains présents au Salon international de l’agriculture (Sia) 2015. Plusieurs exposants, notamment des éleveurs et producteurs agricoles, de structures d’encadrement, entre autres, ont fait le déplacement. Le stand du Sénégal commence à grouiller de monde.

Des visiteurs parcourent les allées du pavillon 5 de la porte de Versailles, à Paris, accueillant le 52e Salon international de l’agriculture (Sia). Le stand du Sénégal s’est vu assailli tant par des ressortissants du pays de la Téranga que par un public blanc, curieux de découvrir les métiers de la paysannerie locale. L’espace affiche les couleurs nationales. Le décor renvoie aux paysages de l’origine des locataires du stand. On se croirait au pays. Thiès, Dakar, Kayar, Fatick et Saint-Louis sont tous représentées par des sociétés privées, groupements féminins ou autres institutions spécialisées.

« Nous avons 40 entreprises exposantes, en plus des institutions spécialisées et des structures d’appui », indique Baboucar Bop, commissaire à l’organisation de la participation du Sénégal au Sia, par ailleurs président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Fatick. Pour lui, le Sia est une occasion pour vulgariser tout ce qui se produit au Sénégal. « Les stands réservés à la délégation sénégalaise valorisent toutes les productions régionales d’origines diverses sous des signes d’identification de la qualité », explique M. Bop. Des espaces de restauration sont par ailleurs organisés avec le concours des restauratrices sénégalaises. Le riz au poisson est cuit sous les yeux de visiteurs et les dégustations sont permises.
Le Sia est aussi l’occasion pour des agriculteurs et producteurs sénégalais de faire parler des problématiques qui leur tiennent à cœur, notamment le financement. « Une agriculture sans financement est dès le départ vouée à l’échec », estime Ibrahima Dème, président de l’association Toundoubeer. A l’en croire, le manque de financement est une réalité que les producteurs agricoles rencontrent tous les jours. « Nous travaillons avec nos propres moyens et pourtant nous sillonnons les foires qui se tiennent dans différents pays du monde », regrette le président de l’association Toundoubeer. Le producteur se désole aussi du « manque d’encadrement et d’accompagnement » dont souffrent les producteurs sénégalais. M. Dème, qui détient une ferme dans la région de Thiès, pense que « le Sénégal est totalement en retard » par rapport aux nombreuses avancées technologiques et scientifiques qui se déploient aujourd’hui dans l’agriculture et l’élevage. « Il faut que nous soyons au diapason parce que l’agriculture nécessite l’utilisation de nouvelles technologies à l’instar des pays développés. Vous voyez nos emballages, on pouvait avoir mieux », dit Ibrahima Dème.
Abondant dans le même sens, Léola Niane, représentante du Gie Takku Liguey, qui en est à sa 5e participation au Salon de l’agriculture, exhorte le gouvernement sénégalais à « prendre davantage en compte les problèmes de l’agriculture et de la production céréalière ». « Nous faisons des prêts dans des banques et ce n’est pas tout le temps qu’on fait des bénéfices », indique-t-elle. La femme d’affaires a fait part de sa « fierté » de voir « autant de femmes, par ailleurs productrices sénégalaises ou éleveurs, qui se dévouent pour promouvoir le métier de l’agriculture et ses dérivés ». « C’est un secteur qui exporte considérablement et qui est reconnu partout dans le monde », se réjouit-elle.
Diéry Diène de l’association la Calebasse, basée à Rufisque, ne dit pas le contraire. La dame qui s’active dans la production céréalière se désole du fait qu’au Sénégal le métier d’agriculteur reste évidemment toujours difficile. Mme Diène est d’avis que l’agriculture peut être un secteur d’avenir à condition qu’on lui donne les moyens de se développer et effectivement d’assurer de l’emploi et de la création de richesses.
La délégation sénégalaise a été conduite par le directeur de Cabinet du ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural, sous la présence des responsables de la Caisse nationale de crédit agricole du Sénégal (Cncas), du Conseil sénégalais des chargeurs (Cosec), du Projet d’appui aux filières agricoles (Pafa) et de l’Agence pour la promotion des exportations (Asepex).

Lundi 23 février 2015

Source : http://goo.gl/kAuWNv