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2 - Impact des investissements agricoles italiens dans les biocarburants au Sénégal : Études de cas dans les zones de Fanaye (St ?Louis), de Nétéboulou et de Ndoga Babacar (Tambacounda)
Publié le 3 juillet 2014
L’instabilité des cours du pétrole, leur tendance à la hausse observée durant la dernière décennie et les perspectives d’épuisement des réserves fossiles dans un horizon prévisible, ont, en partie, incité l’Union Européenne et les Etats ?Unis à promouvoir l’utilisation des biocarburants (éthanol, biodiésel) par la mise en place de politiques fiscales et réglementaires incitatives. L’objectif est de réduire leur dépendance à l’égard des sources étrangères de pétrole et d’amoindrir les émissions des gaz à effet de serre. Ces politiques relatives aux biocarburants ont généré un engouement des investisseurs et favorisé des investissements agricoles dans les pays en développement, en particulier dans les pays de l’Afrique subsaharienne.
Au Sénégal, le secteur de l’énergie s’appuie fortement sur les importations de pétrole pour satisfaire ses besoins énergétiques, en particulier pour la production commerciale
d’électricité. Ces dernières années, les hausses de prix du pétrole, l’urbanisation rapide et son corollaire la hausse de la demande d’énergie ont aggravé cette dépendance. Par
exemple, la facture annuelle de carburant est passée de 185 milliards de francs CFA1 en 2000 à 384 milliards de francs CFA en 2006 et à 623 milliards de francs CFA en 2008 (Dia et al, 2009).
Les contraintes budgétaires de la compagnie nationale d’électricité et le mauvais état de l’infrastructure de distribution d’énergie ont engendré de graves pénuries d’électricité, rendant difficile l’approvisionnement correct des ménages, de l’industrie et des autres secteurs en électricité. D’ailleurs, cette situation a provoqué des soulèvements populaires
fréquents en 2009 et 2010 et a menacé la croissance économique du pays.
Les produits de la biomasse et du pétrole représentent 95% du total des approvisionnements énergétiques du Sénégal. Le bois de chauffage et le charbon de bois sont les deux formes de biomasse utilisées principalement par les ménages ruraux et urbains comme combustible domestique. Par contre, le secteur des transports et de l’industrie dépendent essentiellement de produits pétroliers pour satisfaire leur demande énergétique.
La contribution de l’énergie hydroélectrique (10%) est limitée à la quote ?part du Sénégal dans la production du barrage de Manantali et les sources d’énergie alternatives sont encore
marginales. Bien que le potentiel de l’énergie solaire soit considérable, ses coà »ts d’installation sont considérés comme un obstacle majeur à son développement comme
source d’approvisionnement en énergie.
C’est ce contexte de crise énergétique mondiale et l’inefficacité des réponses nationales quiont amené les autorités sénégalaises à adopter de nouvelles options politiques centrées sur la diversification des sources d’énergie, en particulier par la promotion d’un important programme de biocarburants centré sur la production de jatropha (Jatropha curcas L).