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Des Policy briefs pour interpeller les candidats

Publié le 14 février 2024

Dans le cadre du débat citoyen initié par le réseau sénégalais des think tanks (SenRTT), quatre Policy briefs résultant de l’analyse approfondie des connaissances sur quatre thématiques prioritaires ont été élaborés.

Ainsi, d’éminents chercheurs et universitaires ont revisité les questions relatives à :
• La souveraineté alimentaire
• La migration et à l’emploi des jeunes
• La gouvernance des ressources naturelles
• La lutte contre la corruption, la promotion de la bonne gouvernance et la transparence

Les recommandations qui en découlent ont été partagées et débattues lors de l’audition des candidats à l’élection présidentielle de 2024 au Sénégal.

Sur la question de la souveraineté alimentaire, ses enjeux, notamment, Dr Ibrahima Dia, chercheur associé à IPAR think tank, spécialiste agricole à l’ISRA et collaborateur de la FAO, a insisté sur « la nécessité d’avoir une compréhension approfondie des défis qu’elle pose  ». M. Dia a fait savoir que « les limites des ressources imposent des choix judicieux pour atteindre des objectifs durables ». Il est ressorti de sa présentation que dans ce contexte, « les problématiques émergentes exigent des réponses adaptatives et innovantes ». Il plaide pour une approche holistique prenant en compte la préservation des chaînes de valeur agricoles qui est une pierre angulaire pour garantir une production alimentaire robuste et équitable. Face aux changements de paradigmes, il est impératif, selon lui, d’adopter des approches novatrices et d’anticiper les évolutions futures. En somme, il recommande une collaboration entre le gouvernement, les organisations de la société civile et les acteurs de terrain, pour bâtir une vision commune et construire des politiques agricoles assurant une souveraineté alimentaire durable.

Le Policy brief sur la migration et de l’emploi des jeunes au Sénégal, présenté par Dr Khadim Bamba Diagne, économiste et chercheur, a attiré l’attention du public sur « l’explosion de l’émigration clandestine » et a souligné l’urgence d’une réflexion approfondie autour de la question ». Le document révèle une absence de politique de migration formelle. Il faut selon Dr Diagne, comprendre les causes de cette migration. « Le chômage, les emplois vulnérables, le développement du secteur privé formel, l’environnement des affaires et le Plan Sénégal Émergent sont autant de facteurs à prendre en considération » dans les futures politiques. Il estime qu’il faut « élaborer une stratégie claire ». Dans ce cadre, il est impératif d’après lui que « l’État pense à la sécurité des jeunes, favorise l’accès à des formations et revoit les contrats de pêche avec l’Union Européenne ». Pour finir, Dr Diagne soutient que « la chaîne d’exploitation du pétrole et du gaz doit également être examinée attentivement ».

La thématique de la gouvernance des ressources naturelles au Sénégal a également fait l’objet de débat à travers la présentation d’un Policy brief qui met en exergue des défis significatifs, en particulier, dans les secteurs du pétrole, du gaz, de la pêche et de l’agriculture. Ces secteurs jouent un rôle vital dans l’économie nationale et leur bonne gestion profiterait à l’ensemble de la population. M. Elimane Kane de LEGS Africa qui a fait la présentation, a recommandé « une gouvernance démocratique et plus de la transparence », rejetant au passage les modèles de contrats actuels qui ne servent pas toujours les intérêts nationaux. Il a, ensuite, souligné la « nécessité d’une réévaluation des accords avec les multinationales pour favoriser un développement durable et équitable » et une valorisation des ressources forestières, la promotion d’une agriculture durable, le développement des énergies renouvelables et une gestion judicieuse des ressources en eau.

Le dernier Policy brief axé sur la lutte contre la corruption et la promotion de la bonne gouvernance et la transparence, présenté par M. Abdoulaye Cissé de Enda ECOPOP, met l’accent sur les axes majeurs pour renforcer la gouvernance financière tels que la mise en place de politiques de financement harmonisées, en accord avec l’UEMOA , la nécessité d’outiller les structures de jeunes sur ces enjeux, le renforcement de l’indépendance des institutions d’audit financier et des capacités de leurs agents , une collaboration accrue entre acteurs financiers et organisations de la société civile pour favoriser un échange fructueux.