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Emploi des jeunes au Sud du Sahara : Préparer un afflux massif de demandeurs dans 20 ans

Publié le 13 octobre 2014

Le chômage élevé des jeunes, une bombe à retardement, a dit El Hadji Hamidou Kassé, président du comité scientifique du 15ème sommet de la Francophonie, le jeudi dernier, lors du forum international des jeunes francophones en prélude à ce sommet. Le caractère explosif du chômage en dit long sur la gravité de la situation, qui est loin de s’améliorer, si l’on se fie au chiffre évoqué par Ibrahima Hathie, directeur de recherche à l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar) et portant sur les pays situés au sud du Sahara.
Au Sénégal, ce sont 200 mille demandeurs d’emplois qui atterrissent chaque année sur le marché du travail. Au même moment, l’offre d’emploi ne dépasse pas 40 mille. Une situation qui risque de s’aggraver dans les prochaines années de l’avis de Ibrahima Hathie, qui a introduit la conférence sur le thème « L’emploi des jeunes et développement en francophonie : l’avenir en face ». A titre d’exemple, il soutient que compte tenu de la jeunesse de la population, l’Afrique sub-saharienne va mettre chaque année sur le marché du travail 17 millions de jeunes, soit 330 millions de demandeurs d’emplois en 2025. Pis, note-t-il, à partir de 2050, ce seront 36 millions de personnes qui arriveront annuellement sur le marché de l’emploi.
Pendant ce temps, cette partie de l’Afrique reste confrontée à une structure économique marquée par une faible diversification des activités et une urbanisation sans industrialisation. Le principal secteur d’activité pourvoyeur d’emplois, l’agriculture, ne contribue que pour 20% du Pib et dans certains pays, c’est seulement 10%.
Mais qu’en pensent les jeunes francophones venus d’horizons divers assister à ce forum ? Pour le président du Conseil national de la jeunesse du Congo, il faut agir sur la démographie et instaurer la politique du fils unique comme ce fut le cas en Chine. Mais pour d’autres, il faut aller au-delà. La représentante du Cameroun estime qu’il faut d’abord une volonté politique des chefs d’Etat. Il ne s’agit pas, selon elle, pour les politiques de constater la menace et d’en être conscients. « Il faut agir et concrètement », recommande-t-elle. Par exemple l’accès aux crédits, la création de mécanismes spécifiques pouvant prendre en charge la préoccupation des jeunes en matière d’emplois, mais aussi la promotion de l’entreprenariat des jeunes entre autres solutions évoquées par la Camerounaise. Ces jeunes, conscients de leur problème, ont promis de mettre à profit les deux jours de ce forum pour faire des propositions aux chefs d’Etat qui vont se rencontrer lors du sommet.
Mais en attendant, le président du Comité scientifique du 15ème sommet, El Hadji Hamidou Kassé, a annoncé la validation de deux documents par les chefs de l’Etat. Un document de stratégie qui va relancer la coopération économique entre les pays à travers la création de nouveaux mécanismes pour booster l’économie dans les pays membres, mais aussi la mise en place d’une stratégie jeunesse. Un instrument qui va permettre à la francophonie de s’impliquer dans la promotion d’une jeunesse débarrassée des affres du chômage.
ndieng@lequotidien.sn

Source : http://www.lequotidien.sn/index.php/economie/item/35649-emploi-des-jeunes-au-sud-du-sahara--pr%C3%A9parer-un-afflux-massif-de-demandeurs-dans-20-ans