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La réforme foncière doit être précédée d’une politique des terres (sociologue)

Publié le 4 septembre 2014

Le sociologue du monde rural Oussouby Touré a recommandé jeudi aux autorités sénégalaises d’élaborer une politique foncière avant d’entamer toute réforme concernant les terres.

« La porte d’entrée, c’est la politique foncière, pas la réforme », a soutenu M. Touré, en présentant une étude sur l’implication des acteurs non étatiques dans la réforme foncière.

Selon lui, le Sénégal emprunte depuis 1985 un chemin qui « n’est pas bon », en matière de politique foncière. « L’absence de politique foncière formelle et concertée au Sénégal est le principal facteur d’échec des différentes tentatives de la réforme » concernant la gestion des terres, a-t-il relevé.

Oussouby Touré signale que le Sénégal n’a pas de « document écrit » encadrant la politique foncière menée par les autorités. « L’option consistant à définir en premier lieu une politique foncière est plus pertinente que le fait de légiférer directement », a estimé le sociologue. Il souhaite le « consensus » sur les règles encadrant la politique foncière, avant toute réforme dans ce domaine.

Le président de la République, Macky Sall, a créé depuis décembre 2012 la Commission nationale de la réforme foncière (CNRF), dirigée actuellement par le professeur Moustapha Sourang.

La CNRF est chargée de procéder à l’étude de tous les textes juridiques relatifs au foncier au Sénégal, de faire des recommandations et de veiller à ce que les préoccupations des investisseurs et des populations soient prises en compte. Elle comprend 75 membres représentant l’administration publique, les collectivités locales, les organisations de producteurs, la société civile, les experts et d’autres segments de la société. Cette commission a été créée dans un contexte où les litiges fonciers sont récurrents au Sénégal, dans le monde rural surtout.

Les différends liés à la terre opposent quelquefois des investisseurs étrangers aux populations locales. Dans le nord du pays, ils ont entraîné des violences meurtrières en 2011. 

Source : http://www.aps.sn/articles.php?id_article=132700