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Le CSE et ses partenaires explorent une méthodologie pour ses études sur la résilience climatique et la gouvernance foncière

Publié le 16 octobre 2023

IPAR, représentée par M. Oumar Cheikh LY, expert foncier et chercheur, a pris part, du 12 au 13 octobre 2023 à l’Hôtel Teerubi de Dakar, à un atelier technique de validation méthodologique convoqué par le Centre de Suivi Ecologique (CSE) en partenariat avec la GIZ.

L’objectif principal était de faire valider, par les parties prenantes concernées les deux rapports d’orientation méthodologique des études portant respectivement sur :

  • Résilience climatique (érosion côtière) économique et sociale : Quelles stratégies publique pour sécuriser le foncier pour les populations impactées (présent et futur) du changement climatique ?
  • Gouvernance foncière : Quelles approches et stratégies politiques publiques pour coordonner une gouvernance du foncier, de l’eau pour la sécurité alimentaire dans les communes cibles du Sénégal ?

L’activité entre dans le cadre du projet de renforcement des capacités de conseil pour la gouvernance foncière en Afrique (SLGA), un projet de l’union africaine financé par BMZ et mis en œuvre par la GIZ avec le CSE. L’atelier a vu la participation d’acteurs stratégiques comme les services techniques de l’ETAT (ANAT, ANSD, DAPSA, ANACIM, PROCASEF, DGPRE, PNDL, APIX, ADM, DEEC, Cadastre etc..), les institutions de recherches (Université de Thiès, UCAD, ISRA, IPAR etc.), les projets et Programmes (SEEN SUUF, WACA/ORLOA, FAO...), les élus locaux, les Privés et les experts et autres ressources humaines ciblées, ainsi que la presse.

Des communications faites par Dr Moustapha DIOP pour la SLGA, Dr Amadou SALL pour le CSE, Dr Ousmane Ndiaye pour l’ANACIM et par M. Madiodio Niass pour le compte de la Perspective africaine, suivies d’échanges, ont ponctué l’atelier. Les témoignages des maires de Yène, Ndayane, Daga Kholpa et Popenguine sur les effets visibles de l’érosion et l’avancée de la mer sur le littoral ont également marqué la rencontre et confirmé les recherches récentes faites sur l’érosion côtière au Sénégal. Ces témoignages montrent des impacts réels et multiformes sur le capital naturel et humain. Il s’agit là d’une problématique d’actualité, qui a été au menu du conseil des ministres du 22 février 2023 durant lequel le chef de l’Etat a exhorté le Premier Ministre à mener une réflexion stratégique sur une gouvernance foncière prospective. En résumé le combat contre l’érosion côtière est une lutte sérieuse et complexe.

A noter que l’atelier a aussi été marqué par des travaux de groupes structurés autour de deux équipes de travail qui, chacune a fait une analyse détaillée des deux notes méthodologiques relatives aux thématiques de recherche retenue.

Des réflexions intenses sur l’impact du changement climatique et sur les relations entre « foncier et eau ».

Pour la première thématique de recherche relative au changement climatique, les réflexions ont mis le focus sur le fait que le Sénégal est fortement exposé aux effets du changement climatique. Il s’agit, en effet des risques futurs induits par le changement de tendances climatiques observées au Sénégal et qui seront la résultante des modifications du régime climatique dont les effets néfastes vont s’amplifier dans les décennies comprises entre 2030 et 2050. Ainsi, les aléas climatiques, la forte variabilité climatique, la salinisation accrue des sols et, particulièrement, l’augmentation du niveau de la mer ainsi que la recrudescence de l’érosion côtière sur la frange littorale, sont considérés parmi les risques naturels majeurs pour le Sénégal.

Quant à la deuxième thématique, elle met en exergue la relation entre foncier et eau en vue d’assurer la sécurité alimentaire. L’objectif majeur est d’identifier les défis et les opportunités d’une meilleure coordination entre la gouvernance du foncier de l’eau pour une sécurité alimentaire. Cet impératif passe inévitablement par l’élaboration de politiques publiques de développent dans les pays du sud. Il est à noter que le rôle que joue la sécurité du régime foncier applicable à l’eau n’est pas toujours bien compris. En effet, le gouvernement su Sénégal, à travers le plan Sénégal émergeant, accorde une importance stratégique à l’agriculture et à la sécurité alimentaire. Beaucoup de projets de l’Etat interviennent dans la sécurisation foncière, mais force est de noter l’importance majeure qu’il y’a d’éclairer le concept de régime foncier applicable à l’eau, pour renforcer la sécurité alimentaire et le développement durable (FAO 2021). Il y’a aussi lieu de s’intéresser à la prise en compte de l’accès des femmes au foncier ainsi que la prise en compte de l’aspect genre dans les études et réflexions.

L’amenuisement des ressources hydriques et la réduction des surfaces agricoles constituent, par ailleurs, des obstacles à l’atteinte des objectifs du développement durable au Sénégal. Ainsi, la gestion coordonnée du foncier et de la terre pour la sécurité alimentaire devient un enjeu hautement stratégique pour les décideurs publics, les communautés locales et les investisseurs dans le domaine agricole.

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