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Le développement des services de conseils agricoles axés sur les marchés : des pistes identifiées pour l’Afrique de l’Ouest

Publié le 1er juin 2014

Du 22 au 24 octobre, à Dakar, lors de l’atelier co organisé par la FAO et l’IPAR, divers participants venus d’une dizaine de pays ont partagé leurs expériences et débattu du thème des services de conseils agricoles axés sur les marchés (scaam). Ils ont également identifiés des défis et des pistes de solutions à travers des programmes d’appuis institutionnels en lien avec la FAO.

Une feuille de route a été élaborée pour permettre d’élaborer des projets à l’échelle de la sous-région Afrique de l’Ouest mais aussi au niveau des pays suivants (Bénin, Burkina Faso, Mali, Niger, Gambie, Ghana, Sierra Léone). L’atelier a été présidé par le Dr Ndiobo Diène, Conseiller technique du Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement Rural.

L’atelier avait pour objectif de sensibiliser les décideurs politiques, les cadres supérieurs des organismes publics de services agricoles et les autres prestataires de services de conseil agricole répondant aux besoins du marché (SCAAM), sur l’évolution des changements qui se produisent dans la prestation de service de conseil et de les informer du travail de la FAO dans ce domaine. Il avait également pour objectif d’identifier des actions futures avec l’appui de la FAO.

La cérémonie d’ouverture a été ponctuée par : (i) le mot de bienvenue prononcé par M. Cheikh Oumar BA au nom du Président de l’IPAR ; (ii) l’intervention de M. Moussa BENGA au nom de la FAO qui a campé l’enjeu pour les services agricoles étatiques et pour les autres acteurs, arriver à élaborer des approches innovantes dans le conseil agricole orienté vers les marchés ; (iii) l’ouverture officielle de l’atelier par M. Ndiobo DIENE au nom du Ministre de l’agriculture et de l’équipement rural, après avoir insisté sur l’intérêt de l’atelier notamment par rapport aux enjeux actuels au Sénégal (élaboration du plan quinquennal du Ministère de l’Agriculture).

Une diversité de participants a été notée et il y a eu un bon équilibre dans la représentativité : (i) services agricoles étatiques ; (ii) secteur privé ; (iii) prestataires de services ; (iv) organisations paysannes ; (v) personnes-ressources.

L’atelier a été marqué par trois temps majeurs répartis sur trois jours :

  1. Le partage d’expériences et des débats sur les services de conseils agricoles axés sur les marchés ;
  2. L’identification des besoins de renforcement des capacités ;
  3. L’identification de pistes de solutions et l’élaboration d’une feuille de route.

Le partage d’expériences et des débats sur les services de conseils agricoles axés sur les marchés

Au-delà du partage des expériences des différents pays, le but de cette session est de comprendre les mutations survenues dans les services de vulgarisation et de conseils agricoles axés sur les marchés. Deux présentations ont introduit le thème :

- Conseil Agricole et Système d’Innovation -Tendances Mondiales, par Mme Magdalena BLUM ,FAO

- Tendances sur les services agricoles axés sur les marchés, par David KAHAN,FAO.

Elles ont été suivies par deux présentations sur la mise en réseau des services de vulgarisation :

- African Forum for Agricultural Advisory Services (AFAAS), par Mme Mercy AKEREDOLU, (AFAAS

-Réseau des services de conseil agricole et rural des pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre (RESCAR-AOC), par Bouréma CISSE (RESCAR-AOC).

Deux présentations d’expériences ont servi d’exemples pour introduire les partages d’expériences des différents pays. Il s’agit de celles de l’ESOP, Entreprise de services et organisations de producteurs présentée par Mme Anick Assiba KEMONOU DAVO (Bénin) et l’expérience de la Sierra Léone présentée par Prince Kamara and B. J. Bangura (Sierra Léone).

Des travaux de groupe par pays ont permis de préparer les présentations des différentes expériences-pays qui ont été exposées et ont également fait l’objet de débats (Burkina Faso, Mali, Niger, Gambie, Ghana). Il ressort des échanges qu’il y a des similitudes saisissantes : (i) les systèmes de vulgarisation sont plus ou moins les mêmes ; (ii) l’Etat affiche la volonté politique de promouvoir les petits producteurs pour l’augmentation de la production et des revenus ; (iii) il existe des projets et programmes qui ont tenté des expériences de mise en place de processus de conseil orienté sur le marché, soit à travers des filières ou à travers des projets. De même, les points faibles se ressemblent à savoir : un financement non pérenne ; une faible couverture géographique (un conseiller pour des milliers de producteurs) ; une faible coordination entre les différents acteurs ; etc. Dans tous les pays le questionnement est le même : Quel mécanisme efficace pour lier le producteur et le marché ?

L’identification des besoins de renforcement des capacités

Cette session avait pour objectif de permettre d’identifier les besoins prioritaires de renforcement des capacités des services de vulgarisation en réponse à l’évolution des marchés agricoles, mais aussi de préciser les responsabilités et les fonctions des services de vulgarisation pour les soutenir

Cinq présentations d’expériences par des experts ont permis d’échanger et de débattre des enjeux de renforcements de capacités :

- Comment lier les producteurs aux marchés, par David KAHAN (FAO).

- Les standards de qualité : le défi de l’assurance qualité, par Jean Michel VOISARD, (USAID/PCE).

- La contractualisation quel rôle des services de SCAM, par Ibrahima HATHIE (IPAR).

- Appui conseil dans les exploitations agricoles : Les aspects du diagnostic agricole (gestion des solutions économiques), par David KAHAN (FAO).

- Gérer les opérations post-récolte, par Jean Michel VOISARD, (USAID/PCE).

- La valorisation des céréales locales en panification, par Ousmane NDIAYE (ASPRODEB).

Les présentations ont été suivies de travaux de groupe par profil d’acteurs : organisations paysannes, secteur public, prestataires de services. Chaque groupe répond à une série de questions : 1. Quels sont les besoins prioritaires par rapport au conseil agricole axé sur le marché ? 2. quels sont les défis à relever ; 3. Quelles mesures prendre pour faires face dans notre organisation ; 4. Quels autres défis, quelles mesures prendre et par qui ?

La restitution et les échanges ont fait ressortir quatre axes fondamentaux à approfondir qui constituent des enjeux partagés : (i) la formation et le renforcement des capacités ; (ii) la coordination des actions de services agricoles axés sur le marché (scaam) ; (iii) le financement du scaam ; (iv) le rôle du marché.

L’identification de pistes de solutions et l’élaboration d’une feuille de route

Cette dernière session a eu pour objectif de prioriser les besoins de renforcement des capacités des pays et proposer des appuis susceptibles de répondre à ces besoins.

Sur la base des échanges, les participants ont retenu une orientation globale : une institutionnalisation du système de conseil agricole axé sur le marché. Elle constitue la trame à partir de laquelle se construira progressivement le chantier commun issu de l’atelier.

Les différents participants à l’atelier ont réaffirmé leur engagement à s’investir dans la mise en œuvre de la feuille de route définie et qui va permettre d’élaborer collectivement un projet sous-régional et des projets nationaux.

Les échanges ont permis de s’entendre sur quelques éléments clés à savoir : les bénéficiaires aussi bien au niveau sous-régional qu’au niveau national éléments de justification, les objectifs à atteindre, les différentes composantes et les résultats à atteindre. Une feuille de route a collectivement été retenue et elle sera mise en œuvre d’ici la fin de l’année 2013.

Comme à l’ouverture, la cérémonie de clôture a vu les interventions des représentants de l’IPAR et de la FAO. Enfin, M NDIENE, représentant du Ministre de l’agriculture et de l’équipement rural a clôturé l’atelier.