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Le lancement officiel des Directives Volontaires à Bamako

Publié le 4 juin 2015

La Coordination nationale des organisations paysannes (CNOP), en collaboration avec Initiative prospective agricole et rurale (IPAR), avec l’appui financier du FIDA, a procédé au lancement officiel des directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale, le 18 novembre 2014 à Bamako.

Dans son allocution d’ouverture, le chef du district de BaddibouAlh. Ebrima Ansu Tamba Jammeh a exprimé sa satisfaction sur les relations de travail entre leaders paysans réunis autour d’une plateforme de dialogue multi-acteurs. Il a par la suite souligné que « le cadre d’analyse de la gouvernance foncière (LGAF) initié par la banque mondiale en collaboration avec des institutions comme le FIDA et les résultats de ces travaux sur les Directives permettrait une meilleure gouvernance locale foncière ». Le président de la plateforme paysanne nationale de la Gambie, Mr Alhagie Basse Mboge a quant à lui, souligné que ce projet de mise en œuvre des directives a pour objectif global de renforcer l’accès et la sécurité foncière des petits exploitants par la promotion et l’intégration des principes de Directives volontaires aux niveaux appropriés. Selon M. Mboge les principes des directives permettent aux institutions, organisations de la société civile (OSC) et à d’autres partenaires clés d’améliorer la situation de la gouvernance foncière

Édifie les organisations maliennes sur les Directives Volontaires
Cet atelier de lancement, organisé avec l’appui de Moussa Djiré expert foncier, avait pour objectif d’informer les acteurs sur les principes des Directives volontaires ainsi que sur d’autres initiatives en cours en vue de mettre en place un cadre national de concertation et d’action sur la gouvernance foncière au Mali. Il s’agissait :
• d’informer et sensibiliser les acteurs sur les directives volontaires et les initiatives régionales sur le foncier ;
• de partager l’état de la gouvernance foncière et les initiatives actuellement en cours au Mali (loi foncière agricole) ;
• de promouvoir des synergies entre les directives volontaires, l’Initiative Panafricaine sur les politiques foncières en Afrique, les processus sous régionaux (CEDEAO-UEMOA) et les dynamiques foncières au Mali ;
• de proposer un mécanisme de concertation permanente et inclusive entre les acteurs de la gouvernance foncière ;
• de créer une plateforme de concertation et de dialogue multi-acteurs pour une gouvernance responsable des régimes fonciers au Mali.

M. Ibrahim Coulibaly, président de la CNOP a rappelé le long processus qui a donné naissance aux présentes directives et estimé que leur application sera cruciale pour la sécurisation des droits fonciers, surtout dans un pays où l’accaparement des terres est en passe de devenir le sport favoris de certains spéculateurs.
Selon lui, ces directives approuvées par le comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) le 11 mai 2012 visent dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale à apporter une sécurité foncière et un accès équitable à la terre, aux pêches et aux forêts dans le but d’éliminer la faim et la pauvreté, de soutenir le développement durable et d’améliorer la gestion de l’environnement.
Selon Mme Rokia Mangiraga Kane représentante du ministre du développement rural, le développement rural et de l’agriculture ne peut se faire sans une sécurisation foncière pour les populations. Elle a souligné que le secteur agricole représente plus de 40% du PIB du pays, emploie plus de 75% de la population malienne et que l’agriculture familiale leur nourrit à plus de 70%. Nous avons besoin d’agriculture en périphérie des villes mais aussi d’agriculture dans toutes les régions. Elle soutient que le Mali doit sécuriser les droits fonciers des terres et aussi les droits collectifs des villages afin d’assurer la prospérité du pays dans le cadre de la souveraineté alimentaire. Selon le représentant de la FAO, Fousseini Traoré, les moyens d’existence de nombreuses personnes dépendent d’un accès équitable et sécurisé aux ressources foncières des terres, des pêches et des forêts. A ses dires, l’accès sécurisé à ces ressources est essentiel pour éradiquer la faim et la pauvreté, soutenir le développement durable et améliorer l’environnement. La gouvernance foncière, clé du développement durable, dit- il, constitue une voie d’accès aux ressources naturelles et permet de contrôler leur gestion par les sociétés.
Abordant dans le même sens, Mme N’Deye Mbayang Kébé Diop de l’Initiative prospective agricole et rurale (IPAR), a aussi salué la tenue de l’atelier qui a permis de fournir plus de détails aux participants sur les principes des directives volontaires et de faire le diagnostic participatif de la gouvernance foncière au Mali. Précisant que ce programme avec le Mali s’inscrit dans une action sous régionale avec la Gambie, la Mauritanie et le Sénégal, elle a souligné que l’IPAR est un espace de recherche, de dialogue, de réflexion stratégique et de prospection pour les politiques agricoles et rurales au Sénégal et en Afrique de l’Ouest. Le foncier est un de ses domaines stratégiques de recherche d’où la mise en œuvre de ce projet sur les directives qui vise à renforcer l’accès équitable et la sécurité foncière des petits producteurs, a travers le renforcement des capacités des organisations paysannes qui mettent en œuvre ce projet de dissémination des directives piloté au niveau sous régional par IPAR et qui bénéficie de l’appui financier du FIDA.
M. Moussa Djiré, expert foncier a félicité la diversité des acteurs présents tant étatiques, qu’associatifs, espérant une continuité pour œuvrer ensemble. « Comme le préconisent les orientations énoncées dans les Directives de la FAO, nous allons nous associer à l’initiative de la CNOP, qui a aussi en tant que membre de la Convergence Malienne contre les Accaparements de Terres (CMAT) contribué à alerter et à agir pour la sécurisation foncière au Mali. Nous remercions l’IPAR Sénégal qui gère ce même programme, financé par le FIDA, dans trois autres pays de la sous-région, ce qui permet une mutualisation des avancées et une dynamique dans ces pays ».

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