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Macky Sall face aux investisseurs à Paris : « Nous voulons être la première destination africaine de l’investissement privé  »
Publié le 2 juin 2014
Le Forum des investisseurs privés nationaux et internationaux organisé par l’Etat du Sénégal s’est tenu, hier, à la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, au lendemain du Groupe consultatif qui a été un succès, avec des engagements de financement de 3.729 milliards de FCfa pour des objectifs initiaux de 1.853 milliards.
Même si aucun montant global n’a été annoncé à l’issue de la rencontre d’hier, les officiels sénégalais sont repartis satisfaits. Les résultats ont dépassé les attentes tant en nombre de visiteurs qu’en intérêt pour les opportunités d’affaires qu’offre notre pays. Dans ce sens, le président de la République a donné des gages certains aux investisseurs privés, en leur faisant comprendre que l’Etat continuera l’œuvre d’assainissement de l’environnement des affaires, condition nécessaire à la bonne mise en Å“uvre du Plan Sénégal émergent. C’est à un « new deal  » pour l’émergence que le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ, a invité les investisseurs qui n’ont pas manqué d’exprimer leur satisfaction, après que l’Apix a brillamment exposé les opportunités d’affaires qui leur sont offertes dans divers secteurs (agriculture, pêche, infrastructures, énergie, santé, éducation, etc.)
Macky Sall : « Notre ambition est d’être première destination africaine de l’investissement privé  »
Afin de mieux inciter les investisseurs à faire des affaires dans notre pays dans le cadre du Plan Sénégal émergent, le président Macky Sall a exposé à ceux-ci les dispositions prises pour rendre l’environnement des affaires agréables. Son ambition, dit-il, est de faire du Sénégal la première destination africaine de l’investissement privé.
Le président Macky Sall s’est démarqué de ses notes pour rassurer les potentiels investisseurs privés nationaux et internationaux sur les opportunités qu’offre le Sénégal en termes d’investissements, pendant une vingtaine de minutes. D’abord, il les a mis au parfum de sa nouvelle vision économique fondée sur la nécessité de changer de paradigme, de sortir des sentiers battus « pour avoir l’ambition d’aller vers le décollage économique  ».
Il faut au préalable une rupture dans la démarche et dans les mentalités, de l’avis du chef de l’Etat. « Sans quoi, ce sera une vaine opération de promotion qui n’aura aucune chance de réussir. J’ai pris l’engagement devant la nation sénégalaise d’apporter des changements dans la gouvernance. Notre ambition est d’être première destination africaine de l’investissement privé  ». Mais, avant d’atteindre ce but, le Sénégal a pris la peine de poser des actes tendant à lutter contre la corruption et à assainir l’environnement des affaires pour mieux attirer les investisseurs. Et il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « Nous avons entamé ce processus, nous allons le poursuivre en améliorant les procédures, en développant la dématérialisation, en travaillant pour que la corruption soit combattue dans nos services, pour que les investisseurs privés ne soient pas bloqués parce que ils n’auront pas agi d’une certaine manière dans tel ou tel dossier  ».Des organes ont été mis en place par des personnalités indépendantes, dans le sens de lutter contre la corruption, a-t-il rappelé. Selon le président, l’Etat doit assurer au secteur privé les conditions optimales de l’expression de ses activités en améliorant l’environnement des affaires, en facilitant l’accès au foncier, en assurant l’Etat de droit. « Il faut d’abord faire la promotion de la création d’emplois et de richesses, c’est cela qui va développer le Sénégal  », estime-t-il. Macky Sall a fait savoir aux investisseurs privés son ambition d’atteindre une compétitivité plus forte et une économie productive, grâce au Plan Sénégal émergent qui vise au moins 7% de croissance sur une période de dix ans. « Nous voulons une économie solidaire, inclusive  », a-t-il ajouté tout en prônant d’éviter l’exclusion et les extrémismes.
Malick CISS (envoyé spécial) et Moussa DIOP (correspondant permanent)
LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE AUX INVESTISSEURS PRIVÉS : « REFUSEZ DE PAYER DE L’ARGENT POUR OBTENIR LA SIGNATURE D’UN CONTRAT  »
Le président Macky Sall a invité les investisseurs potentiels du Sénégal à ne pas accéder aux demandes illégales de personnes qui seraient tentées de réclamer de l’argent contre un service, dans le cadre des affaires. Dans son discours prononcé lors de la cérémonie lançant les travaux du Forum des investisseurs privés, il a déclaré à l’endroit de l’assistance composée de membres du secteur privé national et international : « Refusez toute proposition qui vous est faite pour obtenir tel ou tel avantage. Refusez de payer de l’argent pour obtenir la signature d’un contrat. Vous aurez tout ce qu’il vous faut en tant qu’investisseurs  ». C’est là tout le sens des réformes tendant à rendre plus agréable l’environnement des affaires.
M. CISS et M.DIOP
VALORISER LE POTENTIEL TOURISTIQUE
Le président Sall a noté la nécessite de la formation pour le développement du tourisme. « L’ambition que nous avons pour le Sénégal ne pourra aboutir si nous ne formons pas la main-d’œuvre. Le secteur ne peut pas se développer sans une formation adéquate de tous les métiers du tourisme : ceux de la cuisine, de l’hôtellerie, guide touristique. Il faut développer les écoles de formation professionnelles. Dans ce cadre, nous venons de lancer un programme de formation professionnelle avec la création de sept lycées professionnels qui seront installés dans les pôles de développement économique : Casamance, le Nord, le centre, etc., avec des vocations particulières selon les régions. Il y a un partenariat à développer entre votre savoir-faire et l’offre de formation qui doit accompagner un programme aussi ambitieux que le Pse  », a déclaré Macky Sall aux investisseurs privés.
Le président sénégalais a parlé des avantages qu’offrent les zones touristiques avec les aménagements de la pointe Sarène, du lac rose, de Joal-Finio. « Il nous faut un tourisme qui nous rapporte une valeur ajoutée. Je vais discuter avec le patronat et les professionnels du tourisme, surtout que nous avons une nouvelle offre : la Chine (qui vient de d’autoriser ces concitoyens à visiter le Sénégal, ndlr). Nous avons de beaux sites comme le parc de Djoudj, la zone de la mangrove de Sine-Saloum, parc de Pakala, les zones de chasse de Tambacounda et de Kédougou. Il y a du potentiel, il faut le valoriser  ».
M. DIOP
DES INVESTISSEMENTS CONSÉQUENTS POUR DAKAR MÉDICAL CITY
Le président Macky Sall a évalué le projet Dakar médical city à 124 milliards e FCfa en termes d’investissement concernant le domaine de la santé. Nous avons besoin de notre potentiel et de plateau médical. Je salue le projet privé initié par des professeurs de médecine avec la clinique internationale de Dakar, qui devra réduire le transfert sanitaire vers l’étranger et développer la valeur ajoutée dans ce cadre  », a-t-il déclaré.
M. DIOP
621 MILLIARDS DE FCFA DES FINANCEMENTS DESTINÉS AUX INFRASTRUCTURES ET SERVICES DE TRANSPORT
En termes de financement, les infrastructures et services de transport arriveront en tête, notamment avec 26,3 % des financements du Pse. Il s’agira de réhabiliter le chemin de fer, de réaliser 50 km d’autoroutes par an mais aussi de poursuivre le programme de pistes rurales.
Les infrastructures et services de transport vont occuper la place la plus importante dans la répartition des fonds du Plan Sénégal émergent, avec 621 milliards de FCfa soit 26,3 % de l’ensemble du financement de ce plan de développement. « Nous allons réhabiliter les chemins de fer, que ce soit dans sa composante principale : la dorsale Dakar Bamako, ou bien les nouveaux chemins de fer entre l’Aéroport international Blaise Diagne et Dakar, il faudra un train rapide comme les Rer, il faut également un tramway pour Dakar et sa banlieue  », a déclaré le président Macky Sall, dans son adresse aux investisseurs privés nationaux et internationaux.
Le secteur ferroviaire a trois chantiers majeurs qui tournent autour de l’évacuation de minerais, le corridor Dakar-Bamako pour le transport de passagers et de marchandises, et le rail devant relier Dakar et l’Aéroport international Blaise Diagne et qui passera par le nouveau pôle économique de Diamniadio, a expliqué le chef de l’Etat. Il est prévu dans la zone allant de Diamniadio à Diass le centre international de conférence, la deuxième université de Dakar mais aussi des projets de logement (sociaux et de standing) pour désengorger Dakar. Au chapitre des infrastructures, il y a aussi le programme autoroutier. « Nous avons pris l’ambition de mettre 50 km d’autoroutes par an. Ce qui nous projette entre 200 et 250 km d’autoroutes d’ici à la fin du programme d’action prioritaire 2014-2018. Nous avons également les programmes de route notamment l’axe nord : Ndioum, Ourossogui, Bakel. Nous avons des projets d’autoroute entre Aibd et Mbour, plus tard Mbour-Fatick- Kaolack et Thiès-Touba, bien entendu, et Thiès-Tivaouane  », a expliqué Macky Sall.
Il a mis également sur la balance le programme de 1000 km de pistes rurales par an qui a déjà été entamé et pour lequel le secteur privé est attendu. « Pour cela, il nous faut des prix compétitifs, si nous voulons aller loin. Il faut que nos entreprises soient compétitives et que nous évitions certains cartels, autrement nous ne serons pas efficaces. Le rendement et l’apport sur la croissance ne seront pas du tout établis  », a-t-il ajouté.
M. CISS et M. DIOP
304 MILLIARDS DE FCFA POUR RELANCER LE SECTEUR DE L’ÉNERGIE
Le secteur de l’énergie, avec 304 milliards représente 13 % des financements du Pse. Macky Sall a décliné ses options pour le secteur qui doit évoluer pleinement dans le partenariat public-privé mais aussi dans le partenariat avec les pays voisins. « Depuis 1998, nous avons adopté un cadre de libéralisation qui a permis de créer beaucoup de contrat de productions indépendantes. Il y en a qui ont signé ou qui sont en passe de le faire. Il s’agira de poursuivre ces efforts ainsi que de travailler dans les solutions sous-régionales avec les interconnexions de réseau avec la Mauritanie. Nous avons un vaste programme de création de ligne de transport haute tension mais aussi de réseau de distribution et d’accès de l’électricité du monde rural  ».
M. DIOP
251 MILLIARDS DE FCFA POUR L’EAU ET L’ASSAINISSEMENT
En présence de Mamadou Dia, le patron de la Sénégalaise des eaux, Macky Sall a rappelé que l’eau et l’assainissement occupent une place de choix dans le Pse, avec 251 milliards de FCfa. « Nous avons le Pepam (Programme d’eau potable d’assainissement du millénaire) qui concentre l’essentiel de nos efforts avec nos partenaires. Il s’agira de forages, de conduites de distribution d’eau. En 1996, il y avait des socialistes qui avaient libéralisé ce secteur, ils avaient bien fait  », a dit le chef de l’Etat. Le Pepam, avec 500 milliards de FCfa, a permis au Sénégal d’accéder l’Omd relatif à l’eau potable. Mais, ajoute-t-il, il y a encore des domaines d’investissement que le secteur privé pourrait exploiter.
M. DIOP
LES TÉLÉCOMMUNICATIONS INVITÉES À PLUS D’ENGAGEMENT
Le président de la République a invité la Sonatel à faire gagner à l’Etat davantage d’argent, en dehors du versement de dividende et à investir dans des programmes à caractère social. Selon le chef de l’Etat, « l’Etat n’a pas la vocation de gérer la 4G mais il faut qu’il y gagne de l’argent  ». A son avis, les opérateurs privés doivent accepter que l’Etat gagne un peu plus d’argent. « Vous ne pouvez pas être dans un secteur qui gère autant d’argent et qu’en dehors de nos dividendes qui sont nos parts d’actions et nos impôts, que l’Etat, la communauté nationale, ne gagne pas d’argent. Nous sommes prêts à vous accompagner mais il faut que nous contrôlions le développement de cette activité  », a ajouté le chef de l’Etat. Macky Sall souhaite voir les opérateurs téléphoniques accompagner l’Etat dans le financement de la couverture maladie universelle, investir dans la responsabilité sociale des entreprises. « J’espère que je vais recevoir le directeur général à mon retour pour une discussion plus dynamique puisque nous sommes des partenaires  », a-t-il ajouté.
M. DIOP
FORUM DES INVESTISSEURS PRIVÉS : PLUSIEURS PROJETS DU SÉNÉGAL ONT REÇU DES OFFRES DE FINANCEMENT
Si la journée du lundi consacrée au Groupe consultatif a été synonyme de plein succès pour le Sénégal qui a engrangé 3.729 milliards de FCfa sur des attentes initiales de 1853 milliards de FCfa pour résorber le gap de financement du Plan Sénégal émergent (Pse), il n’en est pas moins pour le Forum des investisseurs privés. Cette rencontre a été couronnée de plusieurs offres de financement de la part des investisseurs privés pour des projets phares, comme le port minéralier de Bargny.
Le Sénégal a reçu plusieurs offres pour divers projets présentés aux investisseurs privés hier, à la Chambre de commerce et d’industrie de Paris. Les intérêts manifestés dans les projets Partenariat public-privé (Ppp) concernent la construction de résidences universitaires, la zone économique spéciale intégrée, l’habitat social, le développement des zones greniers, l’aménagement de sites touristiques, la construction et l’exploitation du port sec de Kaolack et le traitement de déchets. Selon le ministre de la Promotion des investissements et du Partenariat, Diène Farba Sarr, le Sénégal a reçu des « offres en quantité  ». Pour le port sec de Kaolack, notre pays a enregistré deux offres, « le financement est bouclé  », a-t-il poursuivi. « Nous avons aussi des offres de 300 milliards de FCfa pour le port minéralier de Bargny ; son financement aussi est bouclé  », a-t-il assuré. « Actuellement, on peut procéder à l’exécution de ces projets  ».
Le Forum des investisseurs privés a connu une affluence considérable, obligeant les organisateurs à installer des invités dans plusieurs salles réparties à la Chambre de commerce et d’industrie de Paris et à la Salle des arts et métiers, situés un peu plus loin. « La mobilisation, nous l’avons gagnée  », a lancé Diène Farba Sarr à l’entame de son discours de clôture. Le Sénégal attendait, hier, au Forum privé des investisseurs à Paris, 852 personnes, il en a accueilli 1.426 et parmi eux, 86,15 % sont des investisseurs. 20 % d’investisseurs se sont fait représenter à un très haut niveau. Les Français à eux seuls constituent 10,56 % des visiteurs, soit 152 personnes, selon un document remis à la presse. 89,44 % des visiteurs sont des étrangers, soit 1.724 personnes. « Vraiment, c’est un beau record  », a commenté M. Sarr. Plus de 700 participants ont été enregistrés aux panels dirigés par des ministres responsables des secteurs des infrastructures, de l’habitat, des transports, de l’énergie, etc. M. CISS
AMADOU BÂ INVITE LE SECTEUR PRIVÉ À « UN NOUVEAU PACTE POUR L’ÉMERGENCE  »
C’est un discours rassurant que le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ, a servi, hier, aux investisseurs privés sénégalais et internationaux. M. Bâ a fait savoir à ses interlocuteurs que « nous sommes prêts à conclure avec (eux) ce nouveau pacte pour l’émergence  » tout en leur rappelant les dispositions prises par le Sénégal en matière d’amélioration de l’environnement des affaires.
« Ne vous tenez pas à l’écart de ce beau moment de l’histoire  ». C’est avec ces mots que le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Ba, a voulu montrer aux investisseurs privés nationaux et internationaux qu’ils gagneraient à investir dans notre pays. Rappelant les résultats largement positif au Groupe consultatif de Paris, avant-hier, avec des engagements de financement de 3729 milliards de FCfa pour une sollicitation initiale de 1853 milliards, le ministre de l’Economie et des Finances a invité les investisseurs à un « nouveau pacte pour l’émergence  », grâce à une transformation structurelle de l’économie, la promotion du capital humain et pour un développement durable à travers des institutions démocratiques fortes, garantissant la paix et la sécurité.  » Nous avons fait le choix de l’émergence derrière le président Macky Sall, rejoignez-nous sur ce chemin de l’émergence et de l’enrichissement mutuel. Les actions nécessaires seront accomplies pour une mise en Å“uvre réussie du Pse  », a ajouté Amadou Bâ.
L’émergence revêt, à ses yeux, une croissance forte et durable adossée à un Etat de droit, régi par la transparence, avec une société solidaire « qui croit dans la valeur du travail  ». Rappelant les différentes tentatives du Sénégal d’impulser son développement, le ministre de l’Economie et des Finances a promis que, avec le Pse, « cette fois, cela va être différent  ». « Pour la première fois, poursuit-il, le Sénégal s’est doté d’une stratégie extrêmement réfléchi, dont l’élaboration a mobilisé toutes les forces vives, les meilleurs esprits de la nation. Bâtie sur un diagnostic sans complaisance, elle a lucidement analysé nos forces et faiblesses, a identifié le meilleur chemin que pouvait prendre le Sénégal dans un monde globalisé  ».
LE SÉNÉGAL REVOIT À LA HAUSSE SES AMBITIONS DE CROISSANCE POUR 2014
Avec le début d’exécution du Plan Sénégal émergent cette année, l’Etat a décidé de revoir légèrement à la hausse ses ambitions de croissance pour 2014. « Nous avions projeté un taux de croissance de 4,6 %, notre nouvelle ambition est d’aller à 4,9 %  », a déclaré Amadou Bâ, hier, dans son discours lors du Forum sur les investisseurs privés, à Paris. « Cet espoir se fonde sur le lancement effectif de projets d’envergure à côté d’investissements privés dans le secteur de l’énergie, des infrastructures routières  », a-t-il ajouté. Parallèlement, l’Etat a relancé les travaux de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass et mis en Å“uvre le Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis), le Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip) et la Banque nationale de développement économique du Sénégal (Bnde) dont les activités ont démarré en fin janvier dernier.
M. CISS
DIÈNE FARBA SARR, MINISTRE DE LA PROMOTION DES INVESTISSEMENTS ET DU PARTENARIAT : « L’OPTION DU SÉNÉGAL, C’EST DE METTRE L’ENTREPRISE AU CÅ’UR DE LA PRODUCTION DE RICHESSE  »
Avec un discours rassurant, le ministre de la Promotion des investissements et du Partenariat, Diène Farba Sarr, a déclaré, à l’intention des investisseurs du secteur privé, l’ambition du Sénégal de « mettre l’entreprise au cÅ“ur du processus de production de richesses  ».
Au cours de la cérémonie d’ouverture, à la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, le président Macky Sall et ses ministres ont rassuré les potentiels investisseurs en revenant sur les efforts du Sénégal pour l’amélioration de l’environnement des affaires (dématérialisation, lutte contre la corruption, etc.).
Dans la même veine, le ministre de la Promotion des investissements et du Partenariat, Diène Farba Sarr, a indiqué l’option du Sénégal de « mettre l’entreprise au cÅ“ur du processus de production de richesses  ». C’est tout le sens des réformes d’envergure entreprises par le gouvernement depuis 2012, pour libéraliser l’économie et alléger les formalités relatives à l’investissement, a ajouté M. Sarr. « Au fil des années, les mécanismes du marché ont été renforcés, les régimes fiscaux et douaniers rationnalisés et le commerce extérieur davantage libéralisé  », a-t-il ajouté.
La législation du travail garantit la productivité de la main-d’œuvre tout en assurant le respect des droits humains. Le Forum des investisseurs privés symbolise, aux yeux du ministre de la Promotion des investissements et du Partenariat, une occasion de consolider un pacte de confiance entre le secteur privé et l’Etat du Sénégal, participe de la volonté des autorités sénégalaises de diversifier le financement de notre économie en mettant le secteur privé au centre du dispositif des affaires. L’option du gouvernement, poursuit-il, est de créer une plateforme internationale avec le monde des affaires pour un Sénégal émergent. M. Sarr a rappelé la loi régissant le partenariat public-privé votée récemment par l’Assemblée nationale, et le consensus qui s’en est suivi. Il a rassuré son public sur la qualité de la justice commerciale au Sénégal, qui constitue une « clé d’attractivité  ». « C’est pourquoi la protection des investisseurs est élevée au rang de haute priorité dans nos programmes  ».
Pour attirer les investissements, le gouvernement s’est lancé, depuis 2012, dans un nouveau Programme de réforme pour l’amélioration de l’environnement des affaires et de la compétitivité (Preac) allant de 2013 à 2015 avec comme objectif d’inscrire le Sénégal dans les dix meilleurs programmes en Afrique en termes d’attractivité.
M. CISS
UN RÉCEPTIF DU GROUPE SHERATON EN 2014
Selon Diène Farba Sarr, des projets d’investissement sont prévus dans tous les secteurs à l’issue du forum. Il a annoncé l’ouverture prochaine au Sénégal de l’hôtel Sheraton en 2014 et d’un deuxième Club Med en 2015. De même, il est prévu la construction d’une centrale solaire entre 20 et 100 mégawatts et le retour de Nestlé dans notre pays.
M. CISS
Thierno Alassane sall PSESECTEUR DES INFRASTRUCTURES ET DES TRANSPORTS TERRESTRES : LES INVESTISSEURS INTÉRESSÉS PAR PLUSIEURS OFFRES, SELON THIERNO ALASSANE SALL
Interrogé par le journal Le Soleil, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Thierno Alassane Sall, a fait savoir que les projets du Plan Sénégal émergent relevant de son département ont reçu beaucoup d’offres, hier, au Forum des investisseurs privés. « Beaucoup de nos offres intéressent les partenaires privés. Nous sommes dans la perspective de faire comprendre mieux les projets aux investisseurs et pourquoi ils sont intéressants de même que l’accompagnement de l’Etat et des partenaires techniques et financiers. C’est ensuite que les investisseurs s’engagent sur la base de beaucoup plus que ce que nous avons dit aujourd’hui  », a déclaré le ministre. Faisant état de la forte présence des investisseurs au forum sur les infrastructures tenu à la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, M. Sall en conclut un « certain intérêt pour le Sénégal  » de la part du secteur privé international.
Cette forte crédibilité de notre pays s’explique, à son avis, par la non remise en cause des contrats d’affaires à la suite des alternances politiques, encore moins de la sécurité juridique des investisseurs et de leurs activités. « Cela a beaucoup renforcé l’attrait de notre pays  », estime-t-il. Exprimant les ambitions du Sénégal, Thierno Alassane Sall a ajouté que « nous voulons passer à une autre orbite. Quand on vise plus d’activités, à amener plus de touristes au Sénégal, développer les infrastructures routières et ferroviaires a du sens  ». Concernant les projets de chemin de fer, le ministre a fait savoir que la Banque mondial, la Banque africaine de développement, la Banque islamique de développement et l’Agence française de développement ont mis en place « une sorte de syndicat  » pour réfléchir sur la mise en place de mécanismes de financement et pour lancer des appels d’offres.
M. CISS
Abdoulaye Mbodj AIBDABDOULAYE MBODJ, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’AÉROPORT DE DIASS : « UN GRAND INTÉRÊT POUR L’AÉROPORT BLAISE DIAGNE  »
Selon le directeur général de l’Aéroport Blaise Diagne de Diass, il a été beaucoup question de cette nouvelle infrastructure en cours de construction lors du Forum des investisseurs privés. Il reste très optimiste pour l’obtention de 35 milliards de FCfa devant servir à construire un centre de maintenance à l’Aibd.
Est-ce que les partenaires privés ont fait des offres de financement concernant les services aéroportuaires à Blaise Diagne de Diass ?
On dirait que ce forum était exclusivement organisé pour l’Aéroport international Blaise Diagne. Tout le monde était intéressé par l’Aibd et ne parlait que de lui. Nous avons été effectivement approchés par beaucoup de partenaires qui s’intéressent à certains aspects que nous avons développés, à savoir le centre de maintenance et les structures de formation aux métiers aéroportuaires. Le représentant de Dassault (aviation) a soutenu que, pour aller vers l’émergence, il faut développer ces métiers aéronautiques, principalement ce centre de maintenance. Nous avons reçu, pour l’instant, des promesses verbales. Nous attendrons pour voir la suite. En réalité, nous sommes là pour informer de l’importance du projet. Déjà , dans le cadre de la formation, Dakar académie a mis en place une école en métiers aéroportuaires et est fortement intéressée par le projet Aibd. Dakar académie s’est déjà manifestée depuis Dakar pour financer ce projet. Il reste le centre de maintenance qui nécessite beaucoup plus d’investissements. Demain, (aujourd’hui, Ndlr), j’ai une rencontre avec une société française qui serait très forte dans ce domaine.
Quelles sont les promesses les plus importantes qui vous ont été faites ?
Il y a au moins un élément qui nous réconforte. Si des spécialistes de ce niveau disent comment il faut agir pour l’émergence, cela montre que notre option est bonne. Il reste à chercher l’argent. Après ce qui a été dit en Chine en termes d’investissements et hier (avant-hier à Paris, Ndlr), ce ne sont pas 35 milliards de FCfa pour financer ce centre de maintenance qui vont constituer un problème pour nous.
Propos recueillis par M. CISS
Mamadou Dia DG SDEMAMADOU DIA, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA SDE : « IL N’Y AURA PAS DE PÉNURIE D’EAU DANS L’IMMÉDIAT  »
Mamadou Dia et la Sde ont été cités en exemple par le président Macky Sall devant les investisseurs. La Sénégalaise des Eaux est présente à Paris en tant qu’entreprise privée intéressée par le Plan Sénégal émergent. Son directeur général a assuré qu’il n’y aura pas de pénurie d’eau dans l’immédiat.
Quels sont les objectifs de votre présence pour les deux jours de rencontre avec les bailleurs et les investisseurs privés au Sénégal ?
Il faut quand même rappeler que la Sénégalaise des eaux (Sde) est une entreprise privée. Elle est intéressée par cette grande rencontre où le Sénégal présente le Pse. La Sde est également intéressée par les opportunités de financement. En tant que société privée, nous sommes adossés à un groupe qui est professionnel dans l’eau, l’assainissement, l’électricité, et à un autre groupe Energy capital partenairs qui s’occupe d’investissement. Nous avons essayé de voir dans quelle mesure nous pouvons peser sur le Pse et notamment en désalinisation et d’énergie. Aujourd’hui, l’énergie constitue le facteur le plus important dans la production d’eau à hauteur de 37% des coà »ts de production, nous pensons construire une centrale à Tifa, faire deux usines de dessalement : l’une à Dakar pour 5000 m3 par jour, l’autre sur la petite côte avec le même volume. Vous voyez, le problème est qu’à Dakar, tout vient d’un seul axe, il faut diversifier la provenance des eaux.
L’histoire de Keur Momar Sarr démontre la pertinence du projet d’avoir la provenance d’eau d’un autre axe en dehors de l’axe nord. Dans cette situation, notre entreprise était présente et a participé, a vu les atouts importants du Sénégal. C’est un pays démocratique, de droit où la transparence est, aujourd’hui, de rigueur. Il n’y a pas de doute sur la question de la bonne gouvernance. L’ensemble de ses atouts permettra aux partenaires techniques et financiers, aux privés de participer au Pse.
Lundi, au siège de la Banque mondiale, le président Macky Sall parlait des richesses, mais aussi de la création d’emplois, qu’est-ce que fait la Sde sur ce point ?
On ne peut pas être une entreprise sans créer de nouveaux emplois. Nous en avons créé 74 en 2013, nous continuerons puisque nous développons notre activité. L’infrastructure et la distribution d’eau se développent. Forcément, cette voie qui est tracée pour le recrutement se fera. Elle s’appuiera également sur la formation en interne, la formation de l’ensemble de notre personnel à notre métier de base, nos cœurs de métier comme on dit. Ce qui me paraît essentiel pour aller vers la performance, pour augmenter l’efficacité de nos différents processus de production et de distribution d’eau. Il faut aussi créer de la valeur.
Aujourd’hui, avec l’eau, il ne faut pas simplement faire de la production classique, il faut innover et créer. Ce qui conduit à l’accès à l’eau pour des populations démunies dans les quartiers périphériques à des tarifs acceptables. Pour cela, la maîtrise des coups de l’énergie me paraît excessivement importantes, 37% sont des coà »ts d’énergie donc la centrale de Tifa pour prendre le relais de Keur Momar Sarr et Gnith participera à réduire ces coà »ts. L’accès à l’eau potable est un élément de santé publique. Le Sénégal fait partie des pays qui atteindront les objectifs du millénaire pour le développement en matière d’hydraulique puisque le taux fixé dans les centres urbains est à 98,7%.
Quel est votre sentiment sur cette annonce – fausse ou vraie - concernant les pénuries d’eau prévues pour le 27 et 28 février prochain ?
Ce n’est pas une question de pénurie. La situation de Keur Momar Sarr a été résolue, c’est maintenant le passé. Mais la pièce mérite d’être revêtue, c’est-à -dire lui assurer une protection interne sur seulement une petite couche de 30 cm. Cette protection interne doit être faite. Nous pensons, aujourd’hui, qu’il faut reporter l’opération à une date ultérieure. Elle ne durera pas 48h car les opérations sont maîtrisées. La crise a permis de mettre en place des systèmes de réactivité et de disposition d’eau aux populations dans des conditions les plus rapides. Nous avons fait un retour d’expérience qui permet à l’entreprise de faire face à toute situation inopinée et non prévue. C’est cela également tirer des leçons des expériences vécues. Arrivés à Dakar, nous nous concerterons pour voir la date la plus opportune. Ce qui est important est de ne pas le faire en période de chaleur mais quand il fait plus frais, c’est un atout car la demande est basse.
Propos recueillis par notre correspondant permanent à Paris, Moussa DIOP
LA PAROLE AUX INVESTISSEURS :
Entreprise FR PhotovoltDEUX ENTREPRISES FRANÇAISES INTÉRESSÉES PAR UN PROJET D’ÉNERGIE PHOTOVOLTAà QUE AU SÉNÉGAL
Spécialistes dans la fabrication de centrales photovoltaïques, Olivier Moulines de la société « Sumalya » et son partenaire François Cosnier de « Allez et Cie  » ont fait le déplacement à Paris pour s’imprégner le temps du Forum économique sur les possibilités d’investissements au Sénégal dans les projets de l’énergie, particulièrement de la production photovoltaïque. « Nous sommes ici pour voir notamment quel est le contexte fiscal réglementaire qui préside à ce genre d’investissement dans un pays comme le Sénégal, sachant déjà que le pays a d’énormes difficultés en termes de capacité énergétique, puisque la production s’avère très insuffisante par rapport à son développement et à sa population » affirme-t-il. Pour Oliviers Moulines et François Cosnier, le photovoltaïque est une bonne réponse pour résorber les problèmes énergétiques au Sénégal du fait notamment de l’ensoleillement exceptionnel de la région et aussi parce que le Sénégal souffre énormément de pénurie de charbon, de pétrole et autres matières premières nécessaires à la production de l’électricité. « Il y a des opportunités importantes dans le cadre de la création dans le champ solaire et il est donc important de voir dans quel cadre technique un tel projet peut se développer en termes financier et réglementaire ». Au sortir de la journée de travail avec les partenaires privées, Olivier Moulines et François Cosnier se disent très motivés pour se rendre rapidement au Sénégal afin de prospecter et de réaliser leur projet de production d’énergie photovoltaïque.
Intertropical CevaJEAN PIERRE DUBOIS, DIRECTEUR OPÉRATIONNEL AFRIQUE INTERTROPICALE CEVA : UN LABORATOIRE DE PRODUCTION DE VACCINS AVIAIRES EN VUE AU SÉNÉGAL
Entreprise spécialisée dans la santé animale, la Ceva est présente au Sénégal depuis quelques années et compte y développer davantage son action. « Le Sénégal est un pays clé pour nous. Nous avons été fortement partenaire dans certains secteurs notamment la reproduction et l’amélioration bovine », affirme Jean-Pierre Dubois. Le groupe Ceva est un des leaders mondiaux en production de vaccins aviaires. Selon M. Dubois, le Forum économique qui s’est tenu hier à la chambre de commerce de Paris, avec les partenaires privés est une initiative très positive dans la mesure où elle aura permis un libre échange entre les partenaires au développement. Jean-Pierre Dubois affirme avoir déjà rencontré la ministre de l’Elevage et des Productions animales avec qui il a parlé de partenariat pour l’implantation au Sénégal d’un laboratoire de production de vaccins aviaires. C’est un projet pour lequel il y a une convergence de vues avec les autorités sénégalaises qui y accordent également une grande attention. « Nous essayons d’avoir un contact étroit avec le ministère de l’Elevage, de le soutenir et de pouvoir ensemble développer des projets de vaccinations du poulet villageois, notamment la vaccination à grande échelle dans la reproduction, etc.  ».
Baidy Agne PSEBAà DY AGNE APPELLE À LA MOBILISATION POUR CONSTRUIRE LE SÉNÉGAL
Le président du Conseil national du patronat (Cnp), Baïdy Agne, a appelé l’Etat et ses partenaires privés à la mobilisation pour bâtir notre pays qui vient d’obtenir des résultats concluants dans la quête du financement complémentaire du Plan Sénégal émergent à Paris, lors de la réunion du Groupe consultatif. Selon M. Agne, une nouvelle dynamique de partenariat public-privé s’est installée au Sénégal ; ce qui incombe plus de responsabilité et d’engagement dans ce partenariat. « C’est tout le sens qu’il convient de donner à ce forum  », a-t-il ajouté. « Convaincus, engagés, nous le sommes  », a assuré le patron du Cnp. A son avis, « le temps est à l’action. Mobilisons-nous et construisons le Sénégal du futur  », a ajouté Baïdy Agne.
Par ailleurs, il a proposé la tenue prochaine à Dakar d’une réunion afin de procéder à une « contractualisation des positions  » sur le partenariat public-privé. A son avis, ce genre de partenariats nécessite une nouvelle dynamique. Car, a-t-il déclaré, le secteur privé ne fait pas d’annonce comme les partenaires techniques et financiers qui ont communiqué, lundi dernier, sur leurs engagements pour le Pse allant de l’ordre de 3.729 milliards de FCfa.
Dg RAGT SemencesPATRICK GRÉGOIRE, DIRECTEUR INTERNATIONAL RAGT SEMENCES : « NOUS SOUHAITONS DÉVELOPPER LA CULTURE DU MAà S AU NORD  »
« Nous sommes une vieille entreprise française avec deux grandes activités de distribution agricole au niveau régional en France et la deuxième sur la semence internationale avec plus de 60 ans d’existence et qui s’intéresse aujourd’hui au Sénégal. Cette activité semence recouvre toutes les fonctions d’un obtenteur à savoir la recherche, la sélection et la distribution. Aujourd’hui, essentiellement en Europe, au sens large de l’Atlantique à l’Oural, nous nous sommes développés sur de grands marchés de l’Ukraine, de la Russie voir du bassin méditerranéen. Nous sommes une société de recherche de semences de grandes cultures à capital totalement indépendant.
Nous mettons donc cette génétique à la disposition des agriculteurs d’Europe et d’Afrique. Nous travaillons avec le Maroc et l’Afrique du Sud mais au Sénégal particulièrement, nous sommes modestement présents depuis 2005. Notre objectif est de pouvoir rapporter une semence de qualité qui permette au pays de s’affranchir, en partie, des importations de céréales, en particulier pour le blé et le maïs. Nous avons plus de 250 variétés de maïs au catalogue européen bien adaptées aux conditions du Sénégal. Ces dernières années, nous avons été présentes régulièrement en expérimentation dans la région de Fatick, Kaolack et Tambacounda. Le Sénégal aura certainement un rôle à jouer dans les années avenir dans la production de semences de contre-saison pour l’Europe et pour nos marchés, les conditions en Casamance sont idéales pour cette production.
D’ailleurs, il y a le président de Ragt Semence et du groupement national et interprofessionnel des semences, qui aide actuellement le Sénégal à obtenir la possibilité de certification Ocde des semences pour l’importation en Europe des germes produites en Casamance car le pays a des génétiques adaptées. Nous espérons également développer, près du fleuve Sénégal, les cultures du maïs. Aujourd’hui, il s’agit de relancer cette culture sur des hybrides de bon niveau. On sait que l’Isra a déjà beaucoup fait dans ce domaine en termes de variété, mais je pense que nous pouvons importer un renouveau génétique qui permettrait au Sénégal d’avoir une grande production de maïs, du blé et notamment d’autres céréales afin que le pays puisse s’affranchir totalement des importations. »
L’IFC PRÊTE À MOBILISER LES ACTEURS ÉCONOMIQUES AU SÉNÉGAL, SELON JEAN-PHILIPPE PROSPER
Le vice-président de la Société financière internationale (Ifc en anglais) pour l’Afrique subsaharienne, l’Amérique latine et les Caraïbes, Jean-Philippe Prosper, a exprimé l’engagement de cette institution de la Banque mondiale à aider notre pays à « gagner le pari de l’émergence  » à travers le Plan Sénégal émergent et à mobiliser pour son compte les investisseurs. « L’Ifc continuera à jouer son rôle catalyseur dans le domaine des investissements  », a-t-il poursuivi, avant de faire comprendre aux investisseurs privés internationaux que le Sénégal est la terre de leur succès. M. Prosper a rappelé les nombreuses actions de l’institution de la Banque mondiale dans notre pays. Cette dernière s’occupe du secteur privé des pays en développement. En effet, l’Ifc compte investir au Sénégal, cette année, dans divers domaines, 100 millions de dollars en ressources propres. A sa suite, le directeur général de l’Apix a exposé sur les projets phares du Pse.
Propos recueillis par notre correspondant permanent à Paris, Ousmane Noë l MBAYE et Malick CISS (envoyé spécial)
Malick Seck vital AgroMALICK SECK, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE VITAL AGRO-INDUSTRIES : « NOTRE AMBITION EST DE PRODUIRE 100.000 TONNES DE RIZ À L’HORIZON 2018  »
Grâce à des investissements dans la riziculture, la société Vita agro-industries ambitionne, aujourd’hui, de contribuer à l’autosuffisance alimentaire du Sénégal en riz en produisant 100.000 tonnes à l’horizon 2018, explique son directeur général, Malick Seck, rencontré au Forum des investisseurs à Paris. Il dénonce, par ailleurs, la concurrence déloyale du riz brisé indien.
Pouvez-vous nous faire la genèse de la société que vous représentez au Forum des investisseurs. Depuis quand est-elle installée au Sénégal ?
Je suis venu au Forum des investisseurs à Paris au nom de la société Vital agro-industries située dans la communauté rurale de Mbane, dans la vallée du fleuve Sénégal. Nous avons commencé par réaliser, en 2009, un canal d’irrigation de 4 km partant du lac de Guier jusqu’à l’entrée de nos champs et pouvant irriguer 6.000 ha. En termes d’investissement industriel, nous avons réalisé deux unités de transformation de riz blanc d’une capacité annuelle de 50.000 tonnes avec l’ambition de passer à 100.000 tonnes à l’horizon 2018 pour accompagner le Sénégal dans sa politique d’autosuffisance en riz. Notre comptons produire 10 % de cette objectif. Au Sénégal, Vital agro-industrie est la première société dans la filière du riz dotée de ressources humaines de qualité pouvant créer des innovations dans la vallée. C’est en ce sens que nous avons mis en place la stratégie de la contractualisation tripartite. C’est un système qui permet aux producteurs de résorber les problèmes de commercialisation de leur paddy et aux institutions financières, comme la Cncas ou le Crédit mutuel du Sénégal, de ne plus avoir de problème de recouvrement pour les financements accordés. Ce système permet également de nous approvisionner en quantité suffisante pour la matière première. En plus de cela, Vital agro-industries est le pionnier de l’investissement sur les deux éléments qui ont toujours constitué le maillon faible de la filière, à savoir la qualité de la transformation mais aussi et surtout la présentation du produit. Actuellement, notre riz blanc n’a rien à envier aux autres riz du monde, parce que répondant à toutes les normes internationales en termes de transformation, avec tout un processus automatisé jusqu’au tri et au laser, afin qu’il ne présente aucune impureté.
Sur les 50.000 tonnes de production annuelle, quelle est la part de consommation au niveau national et la part d’exportation ?
Pour le moment, le riz « Rixel  » est uniquement distribué sur le marché national sénégalais. Les besoins en riz blanc au Sénégal dépassent 800.000 tonnes. Il y a encore beaucoup de chemin à faire. C’est pour cela que nous ambitionnons d’atteindre 100.000 tonnes à l’horizon 2018 par année dans le cadre du programme d’autosuffisance en riz au Sénégal. Par rapport même au fondement du projet, notre objectif était de jouer le rôle de leadership dans la quête du pays à assurer l’autosuffisance en riz. Il y a plus de 150 milliards de FCfa qui pèsent sur la balance commerciale, parce que transférés vers l’extérieur pour les importations. Il y a également la fragilité de notre économie par rapport au marché international du riz. Cette vulnérabilité peut nous jouer un tour du jour au lendemain si nous ne prenons garde. Rappelons-nous déjà qu’en 2008 le riz se faisait rare sur le marché. C’est le cas de régler en interne l’autosuffisance en riz, la création d’emploi et aussi la collaboration avec les populations environnantes qui peuvent aussi souvent répondre aux besoins en main-d’œuvre pour l’exploitation des terres.
N’êtes-vous pas confronté à des difficultés réelles créées par l’importation de riz ?
Quand on parle d’autosuffisance, il faut que le produit soit écouler dans les règle de l’art et que la filière soit attractive. Il faut le dire, le riz indien constitue actuellement un frein à l’écoulement du riz brisé sénégalais. Ce riz indien est bazardé à n’importe quel prix sur le marché, simplement parce qu’en Inde, on ne consomme pas de riz brisé. Celui-ci est consommé à plus de 95 % au Sénégal, et cela n’est pareille presque nulle part ailleurs. Le riz brisé est un sous-produit en Inde, et pour s’en débarrasser, il est bazardé. Pour eux, le Sénégal est un marché porteur et très attractif, d’où leur dumping qui tue la concurrence avec le riz sénégalais ainsi que son essor. Je précise, par ailleurs, que les Etats-Unis, le Canada et la Thaïlande ont déjà dénoncés l’Inde pour l’anormalité des subventions de son riz blanc qui fragilisent pas mal d’économies dans la filière. Les formes de subventions du riz indien sont également à l’encontre des normes de l’Omc. J’en profite pour interpeller le ministre du Commerce afin que des investigations poussées soient menées par le Sénégal sur cette question. Car, quand il y a blocage sur une partie de la chaîne de valeur, c’est toute la chaîne qui stagne. Il est donc urgent d’agir pour lever ces goulots d’étranglement dès le début. Du point de vue de la valeur nutritionnelle et de la qualité, le riz brisé sénégalais est meilleur que ces concurrents sur le marché.
Propos recueillis par notre correspondant permanent à Paris, Ousmane Noë l MBAYE