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Pour l’amélioration des pratiques de subventions agricoles, les acteurs du Bassin arachidier mettent en place un comité de suivi
Publié le 13 mai 2018
Une table de concertation décentralisée sur les perspectives d’amélioration des pratiques de subventions agricoles, a réuni à Kaolack, le mercredi 21 mars 2018, les principaux acteurs du secteur agricole et rural.
Organisée par le Programme d’accompagnement des initiatives citoyennes de la société civile (PAISC) du Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, en collaboration avec l’IPAR, cette rencontre a bénéficié de l’appui de l’Union Européenne dans le cadre de la promotion du dialogue multi-acteurs en vue de l’amélioration de la participation des citoyens dans la gestion des affaires publiques.
Cette première table de concertation décentralisée sur les subventions tenue à Kaolack avait ainsi pour objectif de créer un cadre de dialogue entre l’Etat, particulièrement le Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement Rural, les parlementaires, les élus locaux, la société civile et le secteur privé.
Elle a été introduite par les résultats de l’étude conduite par IPAR dans le cadre du partenariat avec lePAISC sur « Traçabilité et impact des subventions agricoles  » publié en mai 2016. Cette étude avait fait l’objet d’un dialogue national à Dakar, en réunissant les représentants de l’Etat notamment ceux des Ministères de l’Economie, des Finances et du Plan, de l’Agriculture et de l’Equipement Rural, de l’Intégration Africaine et de la Promotion de la Bonne Gouvernance, des représentants de l’Assemblée Nationale, du Conseil Economique, Social et Environnemental, de la société civile, notamment des organisations paysannes, du secteur privé (producteurs et distributeurs de semences, producteurs et distributeurs d’engrais et produits phytosanitaires, vendeurs et distributeurs de matériels agricoles etc.), et dont les concertations avaient permis d’identifier les principales contraintes et les réussites et de formuler des messages et recommandations sur les subventions agricoles.
Il s’agissait, au sortir de la campagne agricole 2016 – 2017 et à travers cette rencontre inédite dans le Bassin arachidier, de faire le point sur l’état de mise en œuvre de ces importantes recommandations formulées par les parties prenantes, notamment pour la filière arachidière.
Tous les acteurs présents ont reconnu que les subventions allouées au secteur de l’agriculture, qui concerne près de 70% de la population, sont nécessaires et doivent être poursuivies. Cependant, si au cours de la campagne agricole 2016 - 2017, un niveau de production record de l’arachide a été enregistré, il y a encore des limites dans le système des subventions qu’il importe de corriger. A cet égard, les participants estiment que l’Etat, de par sa responsabilité et ses moyens, doit d’abord corriger ces limites car disposant de tous les leviers pour le faire.
Par ailleurs, en dépit des limites pointées par l’étude de l’IPAR sur la traçabilité de ces subventions en 2015 – 2016, il a été relevé un ensemble d’efforts déjà entrepris par l’Etat pour améliorer les pratiques :
- l’amélioration de la fourniture des semences par le renforcement de l’encadrement des producteurs semenciers et par le déploiement d’agents de proximité ; le contrôle de la qualité des semences certifiées avec la multiplication des laboratoires de contrôle ;
- l’amélioration des pratiques dans l’allocation des subventions aux gros producteurs à travers : la diminution de près de la moitié des quantités allouées à ces producteurs dans la région de Kaolack au cours de la campagne 2016 – 17 ; l’évaluation de l’utilisation effective de ces subventions par les gros producteurs (cette évaluation révèle que plus du quart de ces allocations sont perdues car ne sont pas effectivement utilisées à des fins de production par les bénéficiaires) ; la volonté de poursuivre la réflexion sur ces pertes et l’invitation à la participation de tous les acteurs.
- l’amélioration de la transparence dans l’identification des acteurs impliqués dans le système de mise en place des subventions par l’identification des acteurs par leur carte d’identité nationale et l’abandon progressif du système d’identification par les numéros de téléphone.
- la poursuite des efforts pour l’opérationnalisation de la plateforme électronique des bénéficiaires de subventions malgré quelques contraintes d’ordre technique.
A côté de ce processus d’amélioration des pratiques entamé par l’Etat, des initiatives encourageantes ont été prises dans la région de Kaolack avec notamment ; la contractualisation entre les organisations de producteurs et les huiliers pour la fourniture d’intrants de qualité en temps opportun et le paiement de ces services en nature, initiative saluée et encouragée par l’Etat
D’autre part, de nouvelles pistes de réflexions ont été proposées à l’occasion de la rencontre de Kaolack afin d’améliorer les pratiques dans l’allocation des subventions agricoles. Ainsi les participants suggèrent :
- l’identification des besoins de subventions agricoles à partir du recensement des superficies, en collaborant étroitement avec les organisations de producteurs pour renforcer les efforts de ciblage des petits producteurs et faire le suivi de l’utilisation effective des subventions allouées.
- circonscrire l’identification des gros producteurs dans leur terroir pour éviter l’allocation de subventions à des producteurs fictifs.
- définir un régime de traitement spécifique de ces gros producteurs qui disposent de moyens suffisants, de façon à les sevrer progressivement des subventions, au bénéfice exclusif des petits producteurs.
- l’application plus suivie des recommandations prises au niveau des commissions d’attribution, allouant 15% des quotas d’intrants aux petites exploitations de femmes.
- En considérant les difficultés de commercialisation de l’arachide en cours, envisager un accompagnement des dynamiques de transformation artisanale de l’arachide de plus en plus développées par les femmes à travers des équipements de transformation améliorés et un fonds de roulement approprié ;
La principale recommandation de l’atelier a été la mise en place d’un comité de suivi présidé par le Gouverneur de région et composé des parties prenantes représentées à l’atelier dont des organisations de producteurs (CCPA, FONGS, FEPROMAS, UNCAS, RNCPS, Association des producteurs du Bassin arachidier), des huiliers (COPEOL, Sonacos SA, WAO), services publics d’appui (Caritas de Kaolack, CCIAK) des privés semenciers (ETS TAMBEDOU, GTB Kasec, Unis zone centre) etc. Ce comité de proposera un plan d’action pour le suivi des engagements en faveur de l’amélioration des pratiques de subventions agricoles.
-* Livret de la table de concertation nationale pour l’amélioration des pratiques de subventions agricoles au Sénégal
-* LE RAPPORT ANNUEL SUR L’ÉTAT DE L’AGRICULTURE ET DU MONDE RURAL AU SENEGAL : Subventions des intrants agricoles au Sénégal : Controverses et Réalités
Quelques articles de presse sur la concertation décentralisée tenue à Kaolack
APS : L’IPAR PRÉCONISE UNE RÉFORME DES POLITIQUES DE SUBVENTION AU SECTEUR AGRICOLE
Le Soleil : Subventions agricoles : Des acteurs du bassin arachidier étudient des pistes d’amélioration
Interviews du Coordonateur du PAISC, du Gouverneur de Kaolack et du Directeur Exécutif de l’IPAR