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Première édition Fenêtre sur l’agriculture :« Résilience & Protection Sociale pour une meilleure sécurité alimentaire »

Publié le 28 janvier 2016

La FAO et l’IPAR ont procédé ce lundi 25 novembre 2013, à la salle de Conférence de la FAO, au lancement de leur cycle de conférence intitulé « Fenêtre sur l’agriculture ». Ce cycle de conférence vise à créer un espace de dialogue et de débat entre acteurs intervenant au Sénégal pour partager leur expérience et initiatives et discuter des moyens de créer les synergies dans les interventions.

Le premier atelier a été consacré au thème« Résilience & Protection Sociale pour une meilleure sécurité alimentaire ». Il a regroupé une cinquantaine de participants : organisations paysannes (CNCR), ONG (OXFAM, REPAOC), élus locaux (maire), institutions de recherche (ITA, ISRA, IPAR, CIRAD), des partenaires techniques et financiers (Canada, PAM, FAO, UNICEF…). Une invitée d’honneur en la personne de Mme Marcia Carvahlo Lopes ancienne ministre du développement social et de la lutte contre la faim du gouvernement du Président Lula Da Silva, qui accompagne le gouvernement du Sénégal dans le cadre du lancement des bourses familiales engagées par le Sénégal.

La cérémonie d’ouverture a été prononcée par le Représentant de la FAO, Monsieur Vincent Martin et le Directeur exécutif de IPAR, Monsieur Cheikh Oumar BA qui ont souhaité la bienvenue aux participants avant de procéder au lancement du cycle de conférence intitulé « Fenêtre sur l’agriculture ».

Le thème de cette première rencontre a porté sur « Résilience & Protection Sociale pour une meilleure sécurité alimentaire » a permis d’introduire les enjeux de la résilience et de la protection sociale pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Sénégal. Les présentations introductives au débat ont été faites respectivement par M. Vincent Martin, Représentant de la FAO, Mme Inge Breuer, représentante du PAM, de Mme Giovanna Barberis représentante de l’UNICEF, de M. Eric Hazard responsable de la Campagne Cultivons à Oxfam. La modération de la rencontre a été assurée par Adama Faye, responsable de la veille et de la stratégie à l’IPAR.

Les interventions ont mis l’accent sur les difficultés d’accès des populations à des produits alimentaires de qualité et en quantité suffisante, sur l’instabilité dans la couverture des besoins alimentaires. Selon la FAO et le PAM, au Sénégal 20% de la population rurale et urbaine sont dans une situation d’insécurité alimentaire, soit environ 2,2 millions de personnes.

Le représentant de la FAO a soutenu que la pauvreté, la faim et la vulnérabilité sont des phénomènes ruraux et continueront à l’être dans le futur. Même s’il reconnaît que l’agriculture demeure la solution pour faire face ; il est au cœur des moyens de subsistance des populations rurales.

Suivront alors les présentations des représentants du PAM, de l’UNICEF et de Oxfam avant que Mme Marcia Carvahlo Lopes fasse un exposé de l’expérience brésilienne en matière de sécurité alimentaire, de lutte contre la pauvreté et de résilience.

Mme Inge Breuer, représentant du PAM a axé son intervention sur deux notions clefs à savoir l’insécurité sévère et celle modérée.

Sur les 2,2 millions de Sénégalais qui sont en insécurité, il y’a ceux qui sont en insécurité sévère exigüe et qui ont besoin de protection sociale d’où l’urgence de mener des actions humanitaires. Pour elle l’insécurité alimentaire ne se réduit pas seulement à la période de soudure, elle est permanente.

Pour ceux qui sont en situation d’insécurité modérée, Le PAM a mis en place un programme le R4 pour redresser 4 risques. On aide les communautés à élaborer des projets qui peuvent les aider à développer des activités qui leur permettent de générer des actifs, à épargner et à accéder au crédit. Nous allons monter en échelle pour arriver dans les zones d’intervention à 18000 bénéficiaires.

Pour Mme Giovanna Barberis, représentante de l’UNICEF, on note un engagement du gouvernement. Il y’a un comité de pilotage entre les PTF et les autres. La banque mondiale appuie ce processus de développement d’une stratégie de protection sociale. La nutrition revêt une grande importance à cause de son lien avec la santé, ce qui renvoie à une bonne coordination.

Eric Hazard de OXFAM a beaucoup insisté sur les crises alimentaires au Sahel qui accentuent la vulnérabilité. Les réponses d’urgence traitent des questions pressantes qui ne permettent pas toujours de s’attaquer aux causes structurelles. Il a aussi rappelé que la protection est un droit reconnu par l’article 22 de la déclaration universelle des droits de l’homme. Ce n’est donc pas de la mendicité et il serait intéressant de faire le recensement des initiatives des expériences si on veut mettre en place des politiques de protection sociale.

Mme Marcia Carvalho Lopes, ancienne ministre brésilienne du développement social et de la lutte contre la faim, après avoir magnifié l’initiative, a parlé de l’expérience brésilienne. Pour elle l’expérience brésilienne est certes intéressante mais elle doit être relativisée pour pouvoir être adapté ailleurs. En effet ce processus a eu un impact à cause d’un important mouvement populaire qui a pu mettre en place un système démocratique basé sur le respect les droits fondamentaux. Pour elle, Il est important que le débat soit porté partout ou cela est possible. Lula savait qu’il serait difficile de gérer le pays car il y’a eu beaucoup de contradictions. La lutte contre la pauvreté n’était pas un programme en soi mais l’épine dorsale de notre politique de développement. Il est important de faire un bon diagnostic, d’avoir des outils pour connaitre la réalité.

L’Etat doit être fort et permanent, en encourageant une politique qui consiste à renforcer : le transfert de revenu, l’alimentation des enfants à l’école, l’agriculture familiale, le renforcement de l’agriculture avec financement.

L’autre élément est la mise en place de stratégies pour relever les grands défis de la FAO qui sont, les stratégies de protection sociale, la stratégie de développement agricole et la stratégie nationale et régionales de résilience

Au terme de l’atelier, quelques pistes de solutions ont été dégagées et s’articulent autour des questions suivantes :

Comment rompre ce cercle vicieux et renforcer la résilience en milieu rural ?
Quelques grands défis de la FAO ont été dégagés.
D’autres thèmes seront définis collectivement dans le futur pour débattre des différentes dimensions de l’agriculture, la sécurité alimentaire et nutritionnelle et de la résilience.