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Thiès : Les producteurs évaluent les dégâts àplus de 300 millions de francs

Publié le 2 juin 2014

L’envahissement de la vallée qui abrite les exploitations maraîchères de Notto Gouye Diama a provoqué d’énormes dégâts évalués àun peu plus de trois cents millions de francs. Ces dégâts peu vent aussi avoir des répercussions sur l’approvisionnement correct du marché en légumes puisque c’est àpartir de cette localité que se ravitaillent presque tous les commerçants des marchés de l’intérieur du pays et même de certains pays voisins comme le Mali, la Gambie et la Mauritanie.

(Correspondance) - Les fortes pluies qui se sont abat­tues ces temps derniers dans le pays n’ont pas fait que des dégâts dans les zones d’inon­dation en milieu urbain. En zone rurale, plus précisément àNotto Gouye Diama, localité àforte production maraichère du département de Tivaouane, les eaux n’ont pas épargné les cultures. Lesquelles cultures maraîchères ont subi d’impor­tants dommages qui, àcoup sà»r, vont impacter négative­ment sur la production. En effet, l’ensemble des espa­ces de terre emblavés dans la vallée dite « Mekhé II » a été, pendant deux ou trois jours, complètement sub­mergé par les eaux. Avec l’ac­- ses, l’infiltration aidant, les eaux se sont retirées laissant apparaître des champs dévas­tés. Comble, ce désastre est sur­venu au moment où les produits arrivaient àmaturation.

Pour Ousmane Diop, pro­ducteur maraîcher installé dans la zone, même si les dégâts sont importants, force est de reconnaître que l’enva­hissement de la vallée par les eaux n’est pas surprenant pour qui connait la localité. A l’en croire, la vallée qui abrite les exploitations maraîchères de la localité de Notto Gouye Diama repose sur le lit d’un cours d’eau jadis très poisson­neux qui partait du lac Tanma pour arroser ladite zone. Lequel cours d’eau s’est asséché avec la séche­resse des années 70. Pour dire, selon lui, que jusqu’au début de ces années 70, la zone était très humide et que nombre de maraichers qui s’activent aujourd’hui sur ces espa­ces sont des pêcheurs qui se sont reconvertis dans l’agricul­ture avec l’assèchement de ce cours d’eau. Aussi, estime-t-il qu’il est tout àfait normal qu’avec une saison pluvieuse, les eaux recouvrent leur lit.

 

Toutefois, avec les dégâts énormes qu’ils viennent de subir dans leur production, il dit penser que l’Etat doit leur venir en aide. Car, indépendam­ment de la production sérieuse­ment atteinte, certains exploi­tants ont perdu leur matériel d’exploitation. « Des puits se sont effondrés ensevelissant du coup les pompes et autres tuyaux d’irrigation. Sans compter qu’ils vont devoir faire face aux banques qui les avaient financés pour leur campagne agricole », dit-il.

Ces pertes énormes qu’ils évaluent àun peu plus de trois cents millions de francs et qui peuvent avoir des répercus­sions sur l’approvisionnement correct du marché en légu­mes. Car, précise-t-il, c’est àpartir de Notto Gouye Diama que se ravitaillent presque tous les commerçants des marchés de l’intérieur du pays et même de certains pays voi­sins comme le Mali, la Gambie et la Mauritanie.

Aussi et face àcette situa­tion pénible, les sinistrés de lancer un appel aux autorités, le chef de l’Etat en premier, pour une assistance qui leur permettrait de surmonter cet épreuve. Surtout quand on sait toutes les conséquences économiques qui peuvent pro­venir d’un tel sinistre. Des conséquences qui peuvent se mesurer àl’aune de la cherté du matériel agricole, des semences et des intrants en matière de maraîchage. Pour dire, selon Ousmane Diop, toutes les difficultés auxquel­les ils devront faire face pour respecter leurs engagements auprès des banques et autres partenaires qui ont préfi­nancé leur campagne.

Sidy DIENG

 

Source : Walfadjri du lundi 30 septembre 2013