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Visite du groupe de travail lait local de la Mauritanie à la filière Sénégalaise

Publié le 5 juin 2019

Du 25 au 30 avril 2019, le programme RIMRAP (Renforcement Institutionnel en Mauritanie vers la Résilience Agricole et Pastorale) et le Think tank ouest africain IPAR ont organisé une visite du groupe de travail lait local de la Mauritanie à la filière Sénégalaise dans le cadre de la plateforme de dialogue sectoriel en Mauritanie.

La consultation particulière des acteurs de la filière laitière locale entamée depuis quelques mois dans le cadre du RIMRAP a permis de mettre en exergue une question qui revêt une dimension importante en Mauritanie : quelle politique, quelle stratégie pour le développement de la filière lait locale mauritanienne ?
A cet égard sur cette thématique, tous les acteurs concernés, institutionnels, techniques, socio-professionnels, non gouvernementaux, privés voire politique (représentants) sont associés au sein de la plateforme de dialogue sectoriel à une concertation méthodiquement animée, passant au crible toutes les problématiques soulevées par les protagonistes. Les débats contradictoires au sein du groupe de travail lait local pourront être objectivement renseignés par la mobilisation d’une expertise technique pointue (RIMRAP) qui pourra ainsi contribuer à faire atteindre un objectif précis en termes de contribution sectoriel (note stratégique, document stratégique, projet législatif…).
Dans le cadre du processus d’appui à la concertation des acteurs de la filière lait local et du groupe de travail sur ce thème au sein de la plateforme de dialogue sectoriel, une visite de la filière lait Sénégalaise est organisée par le programme RIMRAP en collaboration avec l’IPAR.

Délégation Mauritanienne et administration Sénégalaise en charge du lait

Conformément à ses objectifs, la mission a :

  • Rencontré l’administration en charge du lait au Sénégal notamment le Secrétaire général du Ministère de l’Elevage et les personnes ressources clés du ministère et échangé avec eux sur la restructuration institutionnelle du Ministère, les Expériences menées par le Ministère pour développer le secteur et les actions d’appui au renforcement organisationnel et technique des Eleveurs
  • Rencontré dans les locaux de l’’IPAR, des représentants des Organisations d’Enda Energie, de FENAFIS et Billital Maroobé. A cette occasion, la FENAFIS/ADENA a partagé l’expérience de son organisation dont l’ambition est de mettre en place une interprofession dynamique et capable porter les préoccupations des éleveurs. ENDA Energie a aussi partagé son concept sur la Sécurité Energétique pour la Sécurité Alimentaire notamment le lait.
  • Et, pour appréhender le contexte du marché sénégalais et les stratégies markéting (conditionnement, distribution) pour les produits et sous-produits laitiers locaux, la mission a visité des entreprises industrielles de transformation laitières et les mini-laiteries dont : la ferme moderne de Poute (FMP), située à 65 km de Dakar et composée de plusieurs unités dont, des vaches importées, la production de fourrages, la culture arboricole, un centre de collecte d’une capacité de 600L, une unité de transformation laitière et un poulailler moderne.

Cette visite d’échange a ainsi permis de rencontrer des acteurs de la filière lait, de découvrir et de s’imprégner des expériences de mise en place et de travail au Sénégal. A l’issue de la mission, les principaux enseignements et leçons tirés sont :

  • L’état du Sénégal appui et accompagne les éleveurs sur le volet mini laiterie et centre de collecte ;
  • Les organisations socio professionnelles sont de plus en plus fortes au Sénégal grâce à la politique d’aide à la structuration de la filière animale ;
  • L’insémination artificielle a commencé au Sénégal depuis les années 60 et beaucoup des éleveurs ont obtenu des résultats dans ses volets ;
  • Les mini laiteries sont mises en place par des associations d’acteurs de base (producteurs, transformateurs, etc., organisés en coopératives, groupements ou GIE. Le plus souvent, elles sont créées par des éleveurs, sinon ils sont membres ;
  • Les éleveurs sont les créateurs ou membres fondateurs de la plupart des mini laiteries, pour qu’elles marchent correctement ;
  • Dans toutes les zones visitées, les prix du lait sont harmonisés entre les producteurs, les mini laiteries, les distributeurs et les consommateurs ;
  • La vente du lait est une activité rentable et crée des emplois notamment pour les femmes et les jeunes, mais contribue également à la sécurité alimentaire ;
  • Les laiteries ont tous mis en place un système d’accès à l’aliment de bétail pour soutenir les producteurs, avec des crédits et des prix préférentiels ;
  • La plupart ont bénéficié d’un appui financier ou non financier de la part de partenaires au développement.

Cette visite d’expérience entre dans le cadre de l’objectif globale de la plateforme de dialogue sectoriel en Mauritanie qui est de faciliter la concertation et le renforcement des capacités des acteurs institutionnels, techniques et de la société civile à formuler des propositions consensuelles et concrètes permettant d’améliorer les politiques publiques de soutien au pastoralisme et à l’agriculture pluviale. Elle doit permettre aux acteurs nationaux, locaux et régionaux, socio-professionnels, privés et publics de s’impliquer dans les débats des grands défis du secteur et de proposer au gouvernement Mauritanien et à ses partenaires, notamment au groupe des bailleurs de fonds, des orientations stratégiques et des actions visant à sécuriser le pastoralisme et l’agriculture dans une approche profitable aux populations rurales vulnérables