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Maintenance des forages, extension du réseau, achat du gasoil… : Cap sur la capitalisation des investissements dans le monde rural

Publié le 5 mars 2015

L’Etat avait la charge de la maintenance des forages et la construction des ouvrages hydrauliques. Il n’a jamais amorti ses investissements en dépit d’une manne financière de 30 milliards de FCfa générés, chaque année, par la vente de l’eau dans le monde rural.

Depuis plusieurs décennies, l’Etat a consenti des investissements aussi bien pour la construction des forages que pour l’entretien du patrimoine. Mais jusqu’ici, il n’est jamais parvenu à amortir les investissements. Or, la vente de cette ressource génère plus de 30 milliards de FCfa. Cette manne financière n’a pas pu tirer les forages de la récurrence des pannes, encore moins du manque de gasoil pour l’alimentation des groupes électrogènes. Certaines associations des usagers des forages n’étaient pas en mesure d’acquérir la plus petite pièce pour assurer la continuité des forages. Autant d’obstacles qui ont poussé l’Etat à revoir la gestion de ce patrimoine qui compte aujourd’hui 1550 forages répartis sur le territoire national. « L’argent tiré de la vente de l’eau doit servir à étendre le réseau et à la construction des bornes fontaines. Auparavant, il arrivait que le forage tombe en panne pour une pièce coûtant 30.000 FCfa que l’Asufor ne parvenait pas à acheter », laisse entendre Lansana Gagny Sakho, le directeur de l’Office des forages ruraux (Ofor). Désormais, pour ne pas reprendre l’expression de ce dernier, une minorité ne prendra pas en otage 8 millions de Sénégalais vivant dans le monde rural.

L’Ofor ne met pas pourtant tous les Asufor dans le même sac. Les autorités reconnaissent qu’il y a des associations des usagers des forages qui ont rempli leur contrat. Elles seront impliquées dans le nouveau système. « Il y a des Asufor qui sont performantes et qui ont même dépassé les espérances », précise le secrétaire d’Etat, chargé de l’Hydraulique rurale, Diène Faye. Aujourd’hui, l’option de délégation d’une partie des services a comme toile de fond la restauration de la transparence dans la gestion des fonds et de la capitalisation des investissements. L’argent de l’eau doit servir à desservir des villages qui ne sont pas encore servis. « Les recettes de la vente de l’eau seront versées dans un compte. Les décaissements feront l’objet de signatures du responsable régional de l’Hydraulique et du gérant de l’Asufor », explique Lansana Gagny Sakho qui fait remarquer que la délégation de la gestion des ouvrages au secteur privé n’induira pas une hausse du prix de l’eau dans le monde rural où le mètre cube est échangé à 400 FCfa. L’implication des privés, en plus de réduire, de façon significative, l’occurrence des pannes, devrait améliorer les conditions de vie des conducteurs et des gérants des ouvrages. « Cette réforme va favoriser la création d’emplois dans le monde rural. Des personnes qualifiées en gestion administrative, comptable, financière et technique seront engagées et mises au service de l’hydraulique », rapporte le directeur général de l’Ofor.

I. SANE THURSDAY, 05 MARCH 2015

Source : http://goo.gl/yoQ5Ux