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Sénégal : Pourquoi Macky a choisi de maintenir Papa Abdoulaye Seck à la tête de notre agriculture ?

Publié le 14 juillet 2014

Le gouvernement Macky 3 en a surpris plus d’un, quant au nombre de ministres qu’on disait fragilisés et qui sont restés au gouvernail de leurs ministères. Des candidats malheureux aux locales se sont vus indiquer la porte, mais c’était la règle annoncée, des non-candidats se sont vus aussi éconduits, tandis que d’autres sont restés en place, comme c’est le cas du Docteur Papa Abdoulaye Seck, au ministère de l’agriculture.

Aux raisons de ce maintien, il y a que l’homme est réputé savoir de quoi il parle et a déjà fait ses preuves. C’est un homme de programme, de planification et sa lourde tâche ne ferait en somme que commencer. 
10 mois c’est court pour juger un homme qui l’a toujours été sur la distance, celle qui vaut dans un domaine aussi crucial que celui de l’agriculture, de la nutrition et de l’indépendance alimentaire... Le Docteur sait de quoi il s’agit et c’est pas un hasard, si au sortir au mois de mars dernier, lors d’une conférence organisée à Tunis par la FAO, le directeur de la FAO en personne s’est fendu d’un courrier pour le chef de l’état, Macky Sall, pour le féliciter de sa politique agricole et du son choix porté sur le docteur Papa Abdoulaye Seck. De telles cautions vous vissent un tout petit peu sur votre siège au Conseil des ministres.
Ensuite, il y a cette récurrente campagne arachidière qui a toujours empoisonné les gouvernements successifs du Sénégal, tant ses enjeux politiques, économiques et sociaux sont énormes et problématiques. Il semble que notre homme et ses équipes s’en soient pas mal sortis. 
Visez plutôt : Papa Abdoulaye Seck et ses hommes reçoivent la note initiant la campagne arachidière 2014 le 8 novembre 2013, et celle-ci débute avec un mois de retard, le 9 décembre, du fait de lenteurs liées à l’administration territoriale. Les commissions gérant cette campagne étant mises sur pied par les gouverneurs des régions concernées qui doivent rassembler tous les acteurs avec le peu de moyens que l’on sait. Le début de la campagne est difficile, et le CNIA, le Comité national Interprofessionnel de l’Arachide, chargé de fixer le prix au producteur, le détermine à 200 frs, ce qui n’enchante pas les huiliers et bloque le bon déroulement de cette campagne. 
Le Ministère commence par voter un fonds commun de 11,5 milliards de francs CFA, à un taux de 6%, pour l’achat de semences et demande aux huiliers de pré-acheter les quantités envisagées, au prix fixé par le Cnia, mais avec des garanties en cas de plongeon de la cote de l’arachide. Du coup, ces mêmes huiliers, rassurés, mettent la main à la poche et boostent la campagne arachidière 2014. 
En 2013 pour exemple, Suneor avait engagé l’achat de 65000 tonnes, alors que cette année, il en est déjà à 115 000 tonnes ; pour les autres huiliers en commun, ils en sont à 219 000 tonnes achetées alors que l’année dernière ils ne s’étaient engagés qu’à hauteur de 115 000 tonnes. 
Pour un nouveau Premier ministre qui a huit fois appelé au travail dans son premier discours, laisser Papa Abdoulaye Seck poursuivre son travail allait de soi. C’est tout le sens d’une reconduction...