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sudonline.sn - Stade élève de la contamination du covid-19 : le sénégal, vers le basculement au palier 2

Publié le 18 avril 2020

Le signal est lancé depuis hier, jeudi 16 avril, avec 21 cas de contamination de coronavirus enregistrés en une journée. Une première depuis la déclaration de la maladie au Sénégal le 02 mars dernier. Une situation qui était prévisible avec la succession, ces derniers jours, de cas issus de la contamination communautaire. Avec deux laboratoires dans le dispositif de diagnostic, l’institut Pasteur qui a déployé des unités mobiles dans certaines régions et l’appui de l’Iressef, le Sénégal va dans le sens d’un dépistage de masse comme annoncé lors de la situation mensuelle faite le 02 avril dernier. De ce fait, le Sénégal pourrait entrer dans le niveau 2 de la riposte, selon des spécialistes du ministère de la Santé et de l’action sociale.

« Le Sénégal est au niveau 1 mais à un stade élevé de la contamination », avaient confié des spécialistes de la santé publique au niveau du ministère de la Santé et de l’action sociale la semaine dernière dans les colonnes de Sud Quotidien. Toutefois, selon eux, si on n’y prend pas garde avec l’évolution des cas communautaires, le Sénégal pourrait basculer au niveau 2 avec plus d’enregistrement de cas que prévu. « Une fois que les cas contacts seront identifiés, le Sénégal va passer au dépistage de ces derniers afin de trouver plus de cas confirmés de Covid-19 et par la même occasion des cas issus de la transmission communautaire. Avec cette formule qui sera mise en œuvre la semaine prochaine, le Sénégal pourrait se retrouver avec plus de cas confirmés qu’avant », avaient déclaré ces agents qui travaillent au département de la santé. Et de poursuivre : « cela fait partie de nos stratégies pour stopper la transmission. Car, si des cas sont identifiés très tôt, ils n’auront pas le temps de contaminer d’autres personnes et de ce fait, nous allons vers une période dense comme ce fut le cas avec les cas importés avant de connaitre un rush ».

Toutefois, selon l’épidémiologiste Adama Faye, professeur de son état, seul un dépistage de masse pourrait sauver le Sénégal d’une catastrophe. « Le pays risque de basculer si les autorités sanitaires ne changent pas de stratégie vis-à-vis des cas de contamination communautaire », a-t-il fait savoir hier, jeudi 16 avril à la télévision. Son message serait-il entendu par le ministère de la Santé et de l’action sociale qui a annoncé le plus grand nombre de tests avec 435 échantillons hier ? Tout porte à le croire.

Selon docteur Abdoulaye Bousso, coordonnateur du centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous), il faut ratisser large pour trouver le maximum de cas positifs afin de stopper la propagation de la maladie. « Le coronavirus est au sein de nos communautés, il faut agir dans ce sens afin de faire sortir le maximum de cas asymptomatiques ». Qui plus est, le professeur Moussa Seydi chef du Service des maladies infectieuses et tropicales au sein de l’hôpital Fann, alerte sur la propagation fulgurante de la maladie au Sénégal. Si dans certaines zones où tous les malades avaient été guéris, des cas se sont déclarés cette semaine. Il s’agit du retour de la maladie à Touba, Ziguinchor avec la contamination communautaire qui continue d’inquiéter les acteurs de la réponse.

Pour le professeur Seydi, le Sénégal devrait aller vers le confinement partiel tandis que le directeur de cabinet du ministère de la Santé et de l’action sociale, docteur Aloyse Waly Diouf, prône la généralisation du port du masque. « La situation pourrait déborder avec les cas issus de la transmission communautaire qu’on ne parvient pas à cerner. S’il y a saturation des centres de traitement, il sera difficile de prendre correctement en charge les malades en traitement. Une situation qui peut conduire à des décès », a-t-il révélé dans le site du ministère de la Santé. Depuis mercredi, le coordonnateur du traitement des patients atteints de Covid-19, le professeur Seydi fait le plaidoyer pour le confinement partiel afin d’amoindrir les risques. Mais en attendant que cette mesure soit prise par le chef de l’Etat, les acteurs de la riposte insistent sur les gestes barrières au sein de la population, à savoir le lavage des mains à l’eau et au savon ou l’utilisation de gel hydro alcoolique, la réduction des sorties.

Source : www.sudonline.sn