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Sciences dures : les femmes ont pris le pouvoir – Entretien avec le Dr Laure TALL
Publié le 3 août 2023
Dans cette entrevue accordée à AfricaGlobe Tv et réalisé en marge de la table ronde organisée par l’Ambassade d’Espagne au Sénégal, en collaboration avec la Fondation Femmes pour l’Afrique et l’Université du Sine Saloum Elhadj Ibrahima NIASS sur la contribution des scientifiques sénégalaises aux Objectifs de Développement Durable, le Dr Laure Tall, une des rares agro-écologues parle de la place et des contraintes des femmes scientifiques, les enjeux des intelligences artificielles ou encore du rapport des femmes avec les médias.
Le Dr Laure Tall fait partie des rares agr-écologues du pays. D’ailleurs, le Sénégal n’a pas encore une formation à proprement parler en agroécologie comme science. Ce qui explique que cette chercheuse eà »t fait sa spécialisation au Canada.
Directrice de recherche à Initiative prospective agricole et rurale (IPAR) elle faisait partie de 5 femmes scientifiques sénégalaises, que nous avions qualifiées de puissantes, que l’association Femmes pour l’Afrique a réunies, le 11 juillet dernier, à l’Institut Cervantes de Dakar pour discuter de leur apport à l’attente des objectifs de développement durable (ODD) lors d’une table-ronde.
C’est en marge de cette rencontre que le Dr Laure Tall nous a accordé cette entrevue dans laquelle nous avons abordé à bâtons rompus diverses questions.
Vraisemblablement passionnée par son métier d’agroécologue, la chercheuse est aussi très au fait des questions de genre, d’intelligences artificielles, des enjeux des changements climatiques, la sécurité alimentaire, l’amélioration de l’agriculture, etc.
Selon elle, seulement 25% des chercheurs au Sénégal sont des femmes. Dans un domaine aujourd’hui aussi stratégique que les intelligence artificielle, on note une absence des femmes dans la recherche quand bien même elles seraient informaticienne ou mathématicienne.
En outre, elle relève qu’aussi bien dans d’autres secteurs que dans la recherche scientifique, les femmes sont obligées de fournir anormalement beaucoup plus d’efforts que les hommes pour pouvoir prendre toute leur place à côté de leurs collègues masculin à qui le système patriarcat semble avoir tacitement tout réservé.
La bonne nouvelle toutefois c’est que plus aucun secteur professionnel n’est plus inatteignable aux femmes. Le problème c’est plutôt leur représentativité en termes numéraire.
Parlant des intelligences artificielles, l’agro-écologue dit constater une timide prise de conscience des gouvernants africains sur ces technologies aussi bien émergentes que récentes, surtout en Afrique de l’Ouest où le Bénin et le Sénégal ont clairement engagé des stratégies nationales dans le domaines..
L’agroécologie est une façon de concevoir des systèmes de production qui s’appuient sur les fonctionnalités offertes par les écosystèmes. Elle les amplifie tout en visant à diminuer les pressions sur l’environnement (ex : réduire les émissions de gaz à effet de serre, limiter le recours aux produits phytosanitaires) et à préserver les ressources naturelles. Il s’agit d’utiliser au maximum la nature comme facteur de production en maintenant ses capacités de renouvellement.
L’agroécologie réintroduit de la diversité dans les systèmes de production agricole et restaure une mosaïque paysagère diversifiée (ex : diversification des cultures et allongement des rotations, implantation d’infrastructures agroécologiques...) et le rôle de la biodiversité comme facteur de production est renforcé
Source : https://www.senenews.com/